L'an dernier a vu une très sensible augmentation de 55% des dénonciations de faits de cybercriminalité (8241 annonces) auprès du Service national de coordination de la lutte contre la criminalité sur internet (SCOCI).
Pour la première fois, les annonces concernant des délits économiques ont dépassé celles liées à la pornographie illicite.
Le boom de 2012 pourrait s'expliquer par la forte médiatisation de certaines affaires liées à la cybercriminalité ou encore par les nombreux avertissements émis par le SCOCI, a indiqué ce dernier mardi dans son rapport annuel. Une croissance particulièrement forte des dénonciations via le formulaire en ligne a été observée en été et en automne.
Infractions économiques
En constante augmentation ces dernières années, les infractions économiques se sont hissées en 2012 au premier rang des délits, avec 3260 annonces (39% du total). Au nombre des délits entrant dans cette catégorie figurent l'escroquerie, le hameçonnage, l'envoi en masse d'e-mails (spams) ou la détérioration de données.
La sous-catégorie "escroquerie" est la plus représentée, avec 1770 annonces. Les cas les plus fréquents concernent des offres frauduleuses sur des sites de petites annonces ou d'enchères en ligne.
Hameçonnage
Le SCOCI constate de plus en plus de plaintes rapportant le scénario suivant: des personnes se disant domiciliées à l'étranger répondent à une annonce publiée en Suisse. Après avoir fait une promesse d'achat, elles exigent le remboursement de taxes douanières, puis finissent par renoncer à la transaction.
L'an dernier, les tentatives d'obtention de données sensibles (hameçonnage) d'internautes, le plus souvent via des courriels falsifiés ou des appels téléphoniques frauduleux, ont représenté 8% des dénonciations enregistrées. Les informations les plus recherchées étaient les numéros de cartes de crédit et de comptes en banque, ainsi que les données d'accès aux messageries électroniques.
ats/pym
Pornographie illicite
S'ils ont été détrônés par les infractions économiques, les cas de pornographie illicite n'en demeurent pas moins en nette hausse (3083 annonces, contre 1206 en 2011).
La grande majorité des cas (2684) concernait la diffusion, par le biais de sites web basés hors des frontières, de contenus impliquant des enfants.
Par ailleurs, grâce à des recherches actives du COCI, quelque 420 personnes qui échangeaient des fichiers de pornographie enfantine sur des réseaux pair-à-pair ont pu être identifiées.
Quelques tendances pour 2013
La forte hausse du nombre de logiciels malveillants (maliciels) infectant les téléphones portables devrait se poursuivre en 2013.
Les victimes pourraient voir leur facture téléphonique exploser en raison d'un transfert de données indésirables accru, ainsi que de l'envoi involontaire de spams par SMS.
De nouveaux maliciels ciblant les ordinateurs devraient également faire leur apparition (espionnage de données bancaires, de numéros de cartes de crédits et de mots de passe).
Ces logiciels continueront par ailleurs à rendre possible l'exploitation de carnets d'adresses afin de créer des identités factices dans le cadre d'escroqueries.
Dénonciations souvent justifiées
Le SCOCI constate que plus de 80% des 8241 dénonciations reçues l'an dernier se sont avérées pertinentes d'un point de vue pénal.
Dans 383 cas, les informations contenues dans l'annonce ont permis de transmettre directement le dossier à des autorités ou organisations, nationales ou internationales.