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Les journalistes romands de Tamedia manifestent à Lausanne et Zurich

Les protestataires se sont massés devant le bâtiment abritant l'Assemblée générale de Tamedia à Zurich. [Alexandra Wey]
Les protestataires se sont massés devant le bâtiment abritant l'Assemblée générale de Tamedia à Zurich. - [Alexandra Wey]
Les journalistes romands de Tamedia ont manifesté vendredi à Lausanne et à Zurich en marge de l'assemblée générale du groupe. Ils protestaient contre le plan d'économies et contre le dividende versé aux actionnaires.

Environ 140 journalistes de Lausanne et Genève ont manifesté vendredi contre les plans d'économie annoncés par le groupe de presse Tamedia. Après une action de protestation à Lausanne, une délégation a poursuivi le voyage jusqu'à Zurich, où avait lieu l'assemblée générale de la société.

"Les mots changent, la rapacité reste", "Tamedia tue vos médias" ou encore "Strukturbeitrag, 1, 2, 3, genug ist genug" ("Restructuration, 1, 2, 3, ça suffit"), pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants. Il

"Sans passion, pas de dividende"

Les actionnaires de Tamedia ont accepté le dividende proposé par la direction. [KEYSTONE - Alexandra Wey]
Les actionnaires de Tamedia ont accepté le dividende proposé par la direction. [KEYSTONE - Alexandra Wey]

Le porte-parole des rédactions romandes Ludovic Rocchi a exprimé l'incompréhension et la ferme opposition des journalistes au troisième plan d'économies du groupe. Celui-ci "détruit la passion, moteur du journalisme: impossible de travailler avec motivation entre dix et douze heures par jour si l'on entend sans arrêt qu'il faut toujours plus économiser", a-t-il déploré.

Ludovic Rocchi a encore mis en garde la direction de Tamedia contre le "problème d'image" dont souffre le groupe de façon accrue en Suisse romande.

Même des politiciens de droite, à l'image du conseiller d'Etat vaudois Pascal Broulis (PLR), ont déclaré leur incompréhension face aux objectifs de rentabilité fixés par le groupe zurichois, a-t-il souligné.

ats/boi

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Le rappel des faits

Tamedia, qui a dégagé 152 millions de francs de bénéfice net en 2012, souhaite obtenir une marge bénéficiaire de 15%.

Le groupe envisage des coupes de 34 millions dans ses journaux, dont 17,8 millions pour les titres romands rachetés à Edipresse, parmi lesquels les quotidiens "Tribune de Genève", "24 Heures", "Le Matin" et "Le Temps", ainsi que le gratuit "20 Minutes".

Le Matin était visé en premier lieu, selon certaines sources, mais Tamedia a affirmé qu’aucun titre ne serait supprimé.

Cette annonce a toutefois suscité un tollé en Suisse romande. Les collaborateurs de ces journaux ont manifesté plusieurs fois pour signifier leur inquiétudes et les conseillers d’Etat vaudois et genevois ont rencontré la direction de Tamedia.

Pas de fonds pour éviter les licenciements

Durant l'assemblée générale à Zurich, les actionnaires de Tamedia ont refusé qu'un fonds soit créé pour éviter les licenciements. Ils n'ont pas souhaité renoncer à la moitié de leurs dividendes à cette fin, comme l'ont demandé les représentants des journalistes.

La proposition de Roland Kreuzer, membre de la direction du syndicat des médias syndicom a été balayée à une nette majorité. elle n'a récolté que quelques centaines de voix, contre près de 10 millions.

Les actionnaires ne renonceront donc pas à la moitié des 47,7 millions de francs de dividendes pour 2012, soit 2,25 francs par action.

L'argent ainsi récolté aurait permis, selon le texte soumis au vote, de créer un fonds destiné à maintenir les emplois, et donc la qualité de l'information et la diversité de la presse. "Ce serait un bon investissement pour le futur. La moitié pour vous, l'autre pour le personnel", a plaidé en vain Roland Kreuzer.