Le pouvoir d'achat des travailleurs a progressé en Suisse en 2012. Une augmentation des salaires nominaux de 0,8% en moyenne, compte tenu d'un taux d'inflation annuel moyen négatif de -0,7%, a conduit à une amélioration des salaires réels de 1,5%.
Il s'agit de la plus forte hausse du pouvoir d'achat des salaires depuis 2010, constate l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans son communiqué diffusé lundi. Durant les cinq dernières années, les salaires nominaux ont progressé de 1,4% en moyenne annuelle et les salaires réels de 0,9%.
Hausse marquée dans la restauration
La quasi-totalité des branches économiques a bénéficié de cette augmentation des salaires, précise l'OFS. Les secteurs secondaires et tertiaires ont connu en moyenne une croissance des salaires nominaux respectivement de 0,7% et de 0,9%.
La branche de l'hébergement et restauration est celle qui, avec un taux de 2,4%, enregistre la progression salariale la plus élevée en 2012, en raison notamment de la hausse de 2,9% des salaires minimaux et de la généralisation du 13e salaire. Viennent ensuite la branche des arts, spectacles et activités de services (+1,7%), celle des activités de poste et courrier (+1,5%) ainsi que la branche de l'assurance (+1,5%).
A l'autre bout de l'échelle, les branches du commerce et réparation d'automobiles et de motocycles (0%), des activités informatiques et services d'information (+0,2%) et de santé, hébergement médico-social et action sociale (+0,3%) affichent les taux de progression les plus bas.
La hausse des salaires a ralenti dans le domaine des services financiers (+0,7% contre +1,1% en 2011) et dans le commerce de détail (+1,1% contre +1,7%).
La chimie et pharmacie (+1,4% comme en 2011) et la fabrication des machines et équipements (+0,9%, contre +1,1% en 2011) influencent le plus significativement la hausse moyenne dans le secteur secondaire.
ats/bri
L'Union syndicale suisse voit "sombre"
Le bilan est "sombre", voire "catastrophique" pour le plus grand nombre, a estimé de son côté lundi l'Union syndicale suisse, qui publie un livre à l'occasion de la fête des travailleurs.
Depuis une dizaine d'années, les salaires ont peu augmenté, le travail est davantage stressant et la charge de travail a cru. Plus de 34% des personnes actives disent souffrir très souvent de stress au travail (chiffres de 2010), contre 27% en 2000. En outre, les ménages ont vu leurs dépenses pour le logement ou la santé croître.
Entre 2002 et 2010, la productivité des travailleurs a cru de 6,1%. Le salaire moyen de l'ensemble des employés est monté de 3,5% et celui des hauts cadres possédant un titre universitaire de 13,8%. Et de rappeler que l'ex-directeur de La Poste Jürg Bucher gagnait 924'500 francs en 2011. A titre de comparaison, un conseiller fédéral touche 444'700 francs.
Face à cette augmentation des écarts entre bas et hauts salaires, l'USS réclame des politiques fiscales qui soutiennent les bas salaires, et moins les gros salaires.