Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré jeudi à Didier Burkhalter qu'il souhaitait soumettre tout accord de paix avec les Palestiniens à un référendum. "Et nous aurons besoin de vos conseils si nous organisons ce référendum", a-t-il affirmé en recevant le chef du Département fédéral des Affaires étrangères dans les locaux du ministère de la Défense à Tel Aviv.
Didier Burkhalter lui a tendu la perche en l'invitant à Berne. "Venez en Suisse et nous vous conseillerons sur la manière d'organiser le référendum", a-t-il dit, rappelant que "nous avons tout le temps des référendums" en Suisse.
Désaccord en Israël
Le chef du gouvernement israélien a aussi rappelé sa position au moment où les Etats-Unis tentent d'encourager une relance des négociations entre l'Etat hébreu et les Palestiniens gelées depuis l'automne 2010. En septembre 2010, il s'était déjà déclaré favorable à un référendum sur tout accord conclu avec les Palestiniens, malgré l'opposition de la gauche et de plusieurs ministres.
Cette rencontre intervient alors que la Ligue arabe a reformulé mardi son initiative de paix, soutenue par les Etats-Unis, qui valide désormais explicitement le principe d'un échange de territoires. Ce texte laisse espérer une reprise des négociations de paix, même si Benjamin Netanyahu et plusieurs responsables palestiniens ont tempéré les espoirs d'une réouverture du dialogue.
Les deux hommes ont aussi discuté de l’approfondissement des relations bilatérales entre la Suisse et Israël et de la situation dans la région.
Entretien avec Mahmoud Abbas
Didier Burkhalter doit s'entretenir dans la soirée à Ramallah avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, son Premier ministre démissionnaire Salam Fayyad et le ministre des Affaires étrangères Riyad Al-Maliki. Il rencontrera la presse vendredi matin à Jérusalem-Est.
Il s'agit de la première visite d'un conseiller fédéral dans les territoires palestiniens depuis février 2005. Micheline Calmy-Rey avait alors rencontré Mahmoud Abbas, ainsi que le Premier ministre et le chef de la diplomatie palestinienne de l'époque.
Entre ses deux entretiens, Didier Burkhalter s'est rendu au Mémorial de l'Holocauste Yad Vachem, pour y déposer une gerbe. Il devait également se rendre au Centre suisse pour la gestion et la résolution des conflits de l'Université hébraïque de Jérusalem.
ats/ptur