Il est dans l'intérêt de l'Allemagne de régler le passé en matière d'évasion fiscale, selon le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle. "Nous devons refaire une tentative" pour un accord fiscal avec la Suisse, a-t-il estimé dans un entretien à la Neue Zürcher Zeitung samedi.
M. Westerwelle a d'ailleurs salué les récents propos de son homologue helvétique Didier Burkhalter, selon lesquels la Suisse demeure ouverte aux discussions en la matière.
Il serait dans l'intérêt de l'Allemagne, mais aussi de la Suisse en tant que place financière reconnue, de rapatrier les fraudeurs. En outre, compter sur la découverte aléatoire de données volées n'est pas satisfaisant sur le plan juridique, a-t-il jugé.
Un dialogue profitable aux deux pays
Pour la Suisse il est important de ne pas perdre son attrait en tant que place financière, estime le ministre allemand.
Du côté de l'Allemagne, si les autorités parviennent à résoudre çà et là une affaire spectaculaire d'évasion fiscale grâce à des CD de données volées, elles passent à côté de milliers d'autres cas. "Près de dix milliards d'euros échappent de cette manière au fisc allemand. Davantage d'écoles et de crèches pourraient être construites en Allemagne, avec cet argent, ce dont rêveraient les communes", a-t-il noté.
"J'encourage toutes les parties à prendre soin des relations germano-suisses, comme d'un précieux joyau, et pas seulement en vertu de relations de bon voisinage", a souligné le ministre allemand des Affaires étrangères.
ats/hend
Blocage du "Bundesrat"
Interrogé sur une possible ouverture de la coalition gouvernementale jaune-noire - pour autant qu'elle soit réélue à l'automne - à de nouvelles négociations avec la Suisse, le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a estimé que tant l'exécutif que la majorité au Bundestag (chambre basse, peuple), seraient favorables à un accord.
Les blocages proviennent du Bundesrat (chambre haute, Länder), dominé par l'opposition composée du Parti social-démocrate (SPD), des Verts et le parti de gauche Die Linke. Un positionnement qui ferait également partie de "manoeuvres de campagne", vouées à disparaître après les élections, selon Guido Westerwelle dans la Neue Zürcher Zeitung.