Les négociations fiscales entre la Suisse et les Etats-Unis sont près d'aboutir, selon Eveline Widmer-Schlumpf. "Nous sommes sur le point de pouvoir présenter une solution" à la problématique des fonds non déclarés déposés par des citoyens américains dans les banques helvétiques, a expliqué samedi la conseillère fédérale à la radio alémanique SRF.
Quelques points doivent encore être intensément discutés et négociés, a relativisé la ministre des finances. Mais, "nous espérons toucher bientôt au but".
"Pas gratuit"
"Les banques n'obtiendront pas cela gratuitement", a-t-elle mis en garde, renonçant toutefois à préciser l'importance des coûts que l'accord pourrait représenter. "Il est très important que nous ayons une solution pour régler le passé des banques", a insisté la ministre. Le Parlement devra toutefois se prononcer.
Après la condamnation début mars de la banque privée st-galloise Wegelin à payer 74 millions de dollars (71,6 millions de francs) d'amendes et d'indemnités aux Etats-Unis, la menace d'amendes record a augmenté sur d'autres banques suisses (lire aussi: Amende de 69,5 millions de francs pour la banque Wegelin aux Etats-Unis ).
ats/cab
Régler la question en Europe aussi
La Suisse ne veut pas seulement trouver rapidement une solution avec les Etats-Unis, mais désire aussi régler le différend fiscal qui l'oppose à l'Union européenne.
La Confédération est prête à envisager l'échange automatique d'informations, mais en échange de contreparties, a dit samedi Eveline Widmer-Schlumpf.
A ce propos, UBS s'assure que les fonds de nouveaux clients ou les nouveaux fonds de clients existants sont déclarés, a assuré le président de son conseil d'administration Axel Weber, dans une interview parue samedi dans "Le Temps".
"Nous nous sommes engagés à atteindre le but de la stratégie de l'argent blanc, c'est-à-dire de ne gérer que des avoirs déclarés", insiste-t-il.
"Il faut utiliser les solutions existantes, comme Rubik en Grande-Bretagne et en Autriche", précise Axel Weber. Et de souligner que même là ou ce n'est pas le cas, comme en Allemagne, la grande banque explique à ses clients l'importance de se régulariser.