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Claude D. était "pervers et narcissique", selon un rapport de l'an 2000

La marche blanche de mercredi, les personnes venues rendre hommage à Marie. [Sandro Campardo - Keystone]
Claude D., qui avait rencontré Marie par internet, l'a enlevée le 13 mai à la sortie de son travail au Restaurant du golf de Payerne. - [Sandro Campardo - Keystone]
L'assassin de Marie avait déjà fait l'objet d'une expertise psychiatrique, que s'est procurée Le Matin Dimanche, et dans laquelle la question d'un internement n'avait pas été envisagée.

Claude D., le ravisseur et assassin de Marie, était "pervers et narcissique, avec un trouble de la personnalité qui correspond à un développement mental incomplet".

Tel était le constat des experts psychiatriques établi lors de son procès en juin 2000, dans un rapport que s'est procuré Le Matin Dimanche.

Pour le journal, c'est le même mécanisme qui a conduit l'homme à tuer Pascale, sa petite amie qu'il a abattue en 1998, et Marie.

"Aucun remords"

"On est frappé en l'entendant par son incapacité à percevoir les émotions de la victime et ses opinions", souligne le psychiatre de l'époque. "Claude D. n'a ni remords ni désir d'amendement", relevait pour sa part le Tribunal criminel du Pays-d'Enhaut.

"C'est la faute de Pascale", déclarera l'accusé face à la justice pour expliquer son crime commis le 14 janvier 1998 dans un chalet de La Lécherette, dans le canton de Vaud, près de Château-d'Oex.

Ce jour-là, la victime est frappée par cinq balles après avoir lancé du spray au poivre au visage de son bourreau.

jgal

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Le père de Marie refuse la haine

Le père de Marie ne veut pas militer pour un durcissement du droit pénal en Suisse.

"Je ne me laisserai pas instrumentaliser", affirme le pasteur de 54 ans dimanche dans une interview au "SonntagsBlick".

Il ne veut pas non plus voir le bourreau de sa fille lors du procès: "Je n'ai rien à lui dire. C'est un pauvre homme et il ne montre aucun signe de regret".

Il ajoute ne pas éprouver de haine envers l'homme de 36 ans: "ça n'en vaut pas la peine, car la haine ronge celui qui l'éprouve".

La punition que mériterait le ravisseur n'intéresse pas davantage le pasteur réformé de Villars (VD). "Ce n'est pas important. Ce qu'il faut, c'est protéger la société de tels hommes", explique le père en deuil.

Marche blanche lundi

Après une première marche blanche à Payerne et une veillée de prière à Villars (VD) vendredi, une mère de famille organise lundi à Lausanne une seconde marche blanche en mémoire de la jeune femme.

Le défilé partira du centre-ville et se dirigera vers le bâtiment qui abrite le Tribunal des mesures de contrainte et l'office du juge d'application des peines.

C'est cette instance qui avait remis en arrêts domiciliaires le ravisseur, arrêté mardi.

Les obsèques de Marie auront lieu le 27 mai à Villars.

L'internement n'a pas été envisagé

Le meurtrier est condamné à 20 ans de prison après le meurtre commis en 1998. En raison de son jeune âge, il évite la perpétuité.

Mais le plus frappant, comme le souligne Le Matin Dimanche, est que la question de l'internement, ajoutée à la peine, n'a jamais été évoquée.

Or, cette mesure aurait rendu obligatoire un suivi thérapeutique. Elle aurait aussi permis aux autorités de retarder, s'il le fallait, sa sortie.