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La presse suisse fustige l'accord fiscal avec les Etats-Unis

La Suisse a trouvé un accord bancaire avec les Etats-Unis
La Suisse a trouvé un accord bancaire avec les Etats-Unis / 12h45 / 1 min. / le 30 mai 2013
La presse suisse se montre sévère face à l'accord fiscal avec les Etats-Unis annoncé hier par le Conseil fédéral. "La couleuvre à avaler a tout d'un boa constrictor qui broie sa proie", résume un quotidien.

Les journaux critiquent le coup de force de Washington et les incertitudes liées à l'accord qui est sensé mettre fin au conflit entre les banques suisses et le fisc américain.

"La couleuvre est un boa"

"Berne passe la grenade aux banques. Stupéfaction", c'est par ce titre que la Tribune de Genève résume l'avis de la presse romande. Et qu'a obtenu Eveline Widmer-Schlumpf? "Rien", tonne le journal.

De son côté, 24 Heures relève que "la couleuvre à avaler a tout du boa constrictor qui broie sa proie".

"Ce que Washington veut, il l'obtient", renchérit Le Temps, pour qui "on ne peut pas parler d'accord puisqu'aucune garantie n'est fournie par les USA". Le Conseil fédéral s'est contenté de "sauver l'apparence" alors que "l'insécurité demeure" et que "les politiques fulminent", juge le journal.

"Aucun cadre ni garantie délimitant le processus, cela paraît peu", abonde L'Agefi alors que Le Matin "juge que "les Suisses doivent savoir à quelle sauce seront mangées les banques".

A noter que les journaux des cantons catholiques n'ont pas paru jeudi, Fête-Dieu oblige.

A écouter:

La revue de presse romande, dès 1'25.

accord fiscal, eveline widmer-schlumpf [Peter Schneider]Peter Schneider
Revue de presse / La revue de presse / 5 min. / le 30 mai 2013

Seul le Blick est élogieux

Outre-Sarine, la NZZ estime que "vous pouvez tourner l'accord comme bon vous semble: ce qui est soumis au Parlement est un ordre de marche de Washington". Et pire, "il n'y a aucune raison pour que le Parlement accepte un accord dont on ne sait rien".

Un avis partagé par le Tages-Anzeiger, qui évoque "une solution qui est basée sur l'extorsion" que les Chambres fédérales ne peut approuver que si elles en connaissent le "contenu exact".

Seul le "Blick" dresse des lauriers à Eveline Widmer-Schlumpf, parlant d'un "bon deal", qui va "épargner le contribuable suisse", contrairement à l'affaire UBS, quand les Suisses ont payé les erreurs de la banque.

cer/boi

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La presse américaine se réjouit

Pour le Wall Street Journal, "le gouvernement américain a remporté une victoire contre les fraudeurs possédant des comptes bancaires à l'étranger".

Le journal cite l'ancien procureur adjoint Jeffrey Neiman: "Les banques suisses cherchent à se sauver elles-mêmes. Il n'est plus dans leur intérêt d'aider des Américains ayant des comptes non déclarés."

Le New York Times parle quant à lui d'un "moment décisif" dans le conflit qui oppose les Etats-Unis à la Suisse.

Interrogé par le quotidien, un avocat spécialisé a jugé que la résolution du conflit "a pris plus de temps que nécessaire et a fait beaucoup de dégâts qui auraient pu être évités du côté suisse. Mais il semble que la fin est proche".

Le Financial Times juge que la Suisse "a cédé à l'inévitable". Point positif cependant, l'accord pourrait "aider à restaurer la bonne réputation des banques suisse [aux Etats-Unis]".

"Des banquiers admettent que l'incertitude causée par le cas de l'UBS fait hésiter certains clients à entrer en affaire avec une banque helvétique". "Au moins, cet accord signifierait la fin de cet inconvénient-là", conclut un banquier.

Johann Schneider-Ammann confiant

Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann s'est exprimé sur l’accord fiscal avec les Etats-Unis qui fait débat au sein de la presse et des partis en Suisse avant sa discussion au Parlement.

"Je suis très positif sur l’aboutissement de cet accord qui offre la meilleure solution possible pour régler le passé, mais aussi le présent et le futur dans un délai court pour la place financière suisse", a-t-il indiqué.

Le Ministre a précisé que tous les détails seraient communiqués aux parlementaires afin qu’ils puissent prendre leur décision en pleine connaissance de cause.