Le peuple n'élira pas le Conseil fédéral. Il a refusé très clairement dimanche de retirer cette compétence au Parlement. L'initiative populaire de l'UDC a été balayée par 76,3% des votants. Aucun canton ne l'a acceptée. Le "non" est particulièrement fort en Suisse romande.
L'UDC n'a réussi qu'à attirer quelque 480'500 voix. Sa campagne a fait pâle figure. Le parti n'a en outre pas cherché activement le soutien de la gauche, historiquement favorable à un scrutin populaire.
Cette fois, l'élection du Conseil fédéral par le peuple n'a reçu que quelques appuis épars et timides à gauche comme ceux de Micheline Calmy-Rey et de Pierre-Yves Maillard.
Rejet massif
Le rejet du peuple est net: 76,3% contre 67,6% en 1942 et 65% en 1900 lors des deux précédentes consultations sur le sujet. Dimanche, l'initiative a réalisé son moins mauvais score au Tessin (67,8% de non), canton qui se plaint régulièrement de ne plus être représenté au gouvernement. Suivent Schwyz (69,6% de non) et Schaffhouse (70,9%). Dans ces deux cantons, l'UDC est très forte.
Les quatre cantons les plus réfractaires sont romands: le Jura (82%), Neuchâtel (80,8%), Fribourg (80,3%) et Vaud (79,5%). Ils sont suivis par Berne (79,3%) et Bâle-Ville (79,2%). En Valais (78,5%) aussi, le rejet dépasse la barre des trois quarts des votants. Ce qui n'est pas le cas à Genève (73,9%).
Retrouvez l'évolution des résultats tout au long de la journée: Non à un Conseil fédéral élu par le peuple: suivi minute par minute
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ats/nr
UDC déçue, autres partis statisfaits
L'UDC prend acte du net refus de son initiative populaire. Claude-Alain Voiblet, vice-président du parti, ne se montre pas vraiment surpris des résultats des votations, mais déçu: "C'est un peu dommage. On aurait pu mettre davantage de pression sur le gouvernement" avec un "oui".
Visiblement, "le peuple fait confiance au Parlement pour élire le gouvernement et il l'estime compétent".
Le PDC, le PLR et le PS se disent satisfaits par le net "non" du peuple à l'élection du Conseil fédéral par le peuple. "Pour l'UDC, c'est une Bérézina!", s'exclame Christophe Darbellay, président du PDC. Il constate également qu'en Suisse, il difficile de réformer les institutions.