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La Suisse demande des explications aux Etats-Unis sur l'affaire Snowden

Edward Snowden, à l'origine des fuites. [EPA/Keystone]
Edward Snowden, à l'origine des fuites. - [EPA/Keystone]
Réagissant à l'affaire Edward Snowden, à l'origine de l'une des fuites les plus grandes de l'histoire, la Suisse a demandé aux Etats-Unis des explications par voie officielle.

La Suisse a demandé des éclaircissements aux Etats-Unis dans l'affaire Edward Snowden, à l'origine des fuites sur le programme secret américain de surveillance électronique, et qui a accusé la CIA d'avoir piégé un banquier à Genève.

Didier Burkhalter, conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères, explique avoir "pris connaissance des faits relatés par les médias dans cette affaire" et avoir "demandé dans un courrier diplomatique adressé à l'ambassade des Etats-Unis à Berne des éclaircissements sur cette affaire".

Berne souligne que si ces informations sont confirmées, il s'agirait d'une "violation de la Convention de Vienne" sur les relations diplomatiques".

La Suisse veut que l'on respecte ses lois

Le DFAE a en outre confirmé que "M. Edward Snowden a exercé la fonction d'attaché au sein de la Mission permanente des Etats-Unis d'Amérique auprès de l'ONU à Genève de mars 2007 à février 2009".

ats/pb

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Le MPC et le SRC empruntés

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a connaissance de diverses enquêtes menées par des Etats étrangers en Suisse. "Diverses clarifications" sont en cours à ce sujet, a-t-il indiqué mardi.

Le MPC ne peut toutefois ouvrir une procédure que lorsqu'il a un "soupçon initial fondé", a-t-il précisé. Il a en outre besoin d'une autorisation du Conseil fédéral pour pouvoir enquêter sur des activités économiques interdites de la part de services de renseignements étrangers.

De son côté, le Service de renseignement de la Confédération (SRC) n'a pour le moment aucune base légale pour agir.

Protestation de 80 organisations

Plus de 80 fondations et organisations non gouvernementales américaines ont lancé mardi une campagne pour protester contre le programme américain de surveillance d'internet révélé la semaine dernière.

Ces organisations parmi lesquelles on retrouve l'association de défense des libertés individuelles (Aclu), la fondation World Wide Web, la fondation Mozilla ou encore Greenpeace USA, ont lancé un site Stopwatching.us (cessez de nous surveiller).

Ils ont appelé le Congrès à révéler davantage d'éléments sur le vaste programme de surveillance d'internet orchestré par l'Agence de sécurité nationale (NSA).

Le parcours de l'espion passe par Genève

Après un accident dans lequel il s'est brisé les deux jambes, Edward Snowden a quitté l'armée et a trouvé son premier emploi comme garde de sécurité dans un des bâtiments secret de la NSA sur le campus de l'Université du Maryland. Il est ensuite engagé par la CIA où il travaille dans la sécurité des systèmes informatiques, avant d'être envoyé à Genève.

Or, Edward Snowden a indiqué au journal The Guardian que c'est lors de son séjour à Genève, entre 2007 et 2009, qu'il a commencé à se sentir coupable, accusant notamment la CIA d'avoir fait chanter un banquier à Genève. "Une bonne partie de ce que j'ai vu à Genève m'a enlevé mes illusions sur le fonctionnement de mon gouvernement et son impact dans le monde", a-t-il déclaré au Guardian, un des quotidiens qui ont révélé l'affaire.

Washington reste flou

La Maison Blanche a défendu mardi son bilan en matière de protection des "lanceurs d'alertes", mais a refusé de dire si Edward Snowden, l'ancien consultant du renseignement à l'origine de fuites sur un vaste système de surveillance, pouvait bénéficier de ce statut.

Pour la seconde journée consécutive, le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney, a refusé de commenter sur le fond cette affaire aux rententissements internationaux, alors que M. Snowden, dernièrement vu à Hong Kong, est apparemment introuvable.