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Les hôpitaux universitaires s'alarment face au financement hospitalier

Le bâtiment principal du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV). [Keystone - Laurent Gillieron]
Les hôpitaux universitaires critiquent le nouveau système de financement / Le 12h30 / 5 min. / le 21 juin 2013
Les hôpitaux universitaires de Suisse s'alarment face au financement hospitalier introduit l'an dernier. Selon eux, les tarifs de base sont insuffisants pour certains cas lourds et induisent un gros manque à gagner.

Le financement hospitalier introduit l'an dernier avec le Swiss Diagnosis Related Group met en danger les hôpitaux universitaires. En cause: la rémunération insuffisante des prestations qui induit un manque à gagner se chiffrant à plusieurs centaines de millions de francs pour 2012.

Il faut absolument revoir les tarifs de référence, sans quoi les hôpitaux universitaires ne pourront plus assurer une prise en charge de qualité des patients, ont à nouveau clamé en choeur vendredi à Berne les directeurs des établissements de Genève, Lausanne, Berne, Zurich et Bâle.

Les cas lourds pèsent sur les finances

Les hôpitaux universitaires critiquent particulièrement les tarifs de référence fixés par les cantons. Certains cas spéciaux, notamment dans la médecine de pointe, ne peuvent simplement pas être financés par des tarifs jugés insuffisants.

Selon une enquête réalisée pour 2012, les cas lourds avec un déficit de plus de 30'000 francs par rapport au tarif de base actuel ont entraîné au total 278 millions de francs de manque à gagner pour les cinq hôpitaux universitaires. Rien que pour le CHUV, c'est 32 millions.

ats/gchi

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Des besoins différents

Les directeurs des hôpitaux universitaires réclament une structure tarifaire différente de celle appliquée aux plus petits hôpitaux régionaux.

Arguant qu'ils ont 20% de coûts supplémentaires pour traiter tous les cas complexes et rares qu'ils reçoivent et qu'ils ont pour mission de tester des traitements innovants souvent coûteux, ils demandent un tarif de plus de 11'000 francs.

Ce qu'ils ont pour l'heure obtenu des cantons.

Mais certains tarifs provisoires 2012 sont contestés par les caisses maladie notamment dans le canton de Zurich devant le Tribunal administratif fédéral (TAF).

Une décision n'est pas attendue avant 2014,

Le nouveau financement hospitalier

Depuis 2012, les hôpitaux doivent facturer leurs prestations selon le nouveau système de forfait par cas ou DRG (Diagnosis Related Group).

Ce système facture, selon un montant de base fixé provisoirement par les cantons, la prise en charge d'un patient en fonction de la maladie traitée, et non plus en fonction des traitements particuliers ou du temps d'hospitalisation.

Ainsi, et c'est ce qui dérange les hôpitaux universitaires, certaines hospitalisations coûtent bien plus cher aux établissements que les tarifs de référence, d'où le manque à gagner pour les hôpitaux.

L'idée de M.Prix ne convainc pas

M. Prix veut lui, au nom de l'économicité, des tarifs encore plus bas que ceux qui ont été déterminés provisoirement par les cantons pour 2012. Il a fixé à 9674 francs le tarif de base maximum pour les hôpitaux universitaires.

Un tel niveau entraînerait des pertes encore plus lourdes, a relevé la directrice de l'hôpital universitaire de Zurich.

Si on avait appliqué le tarif du surveillant des Prix à Zurich pour des cas très lourds dépassant de plus de 50'000 francs le tarif de référence, cela aurait débouché sur un manque à gagner global de 130 millions de francs rien qu'à Zurich, a expliqué Rita Ziegler.