Le Conseil fédéral a donné son feu vert vendredi à un abaissement du taux de conversion LPP deuxième pilier de capital en rente de 6,8 à 6% en quatre ans. Il a fixé les grands axes d'une réforme des retraites qui vise à maintenir le niveau de prestations. Alain Berset va pouvoir préparer un projet pour une consultation d'ici à la fin de l'année.
Les propositions du socialiste vont parfois plus loin que la réforme de son prédécesseur. Le libéral-radical Didier Burkhalter voulait ramener le taux de conversion du capital en rente de 6,8 à 6,4%. Sa réforme balayée par le peuple en 2010.
Pour maintenir le niveau des rentes, le Conseil fédéral mise sur une hausse des cotisations. La retraite anticipée individuelle ne pourrait être prise qu'à partir de 62 ans, soit quatre ans plus tard qu'actuellement. Les femmes devraient attendre 65 ans pour toucher une retraite complète.
Par ailleurs, le Conseil fédéral prévoit de relever la TVA de deux points maximum pour assurer le financement de l'AVS.
Les partis ne sont pas convaincus:
ats/pym
Une proposition qui divise
L'Association suisse des Institutions de prévoyance (ASIP) soutient l'orientation générale du projet que le Conseiller fédéral Alain Berset a rendu public aujourd'hui.
L'ASIP constate qu'il s'agit d'une réforme globale qui ne prend rien à personne, mais vise au contraire à garantir la stabilité à long terme de notre prévoyance vieillesse et à faire cesser la répartition injuste des jeunes générations vers les plus âgées dans le domaine du deuxième pilier.
A l'inverse, les syndicats rejettent catégoriquement la proposition d'Alain Berset, la qualifiant de "vol des rentes". Pour les syndicats il vaudrait mieux consentir davantage d'efforts pour l'AVS. Ils refusent tout autant le relèvement de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans, et plus généralement l'idée d'adopter un âge de référence de la retraite, estimant qu'il s'agira d'un premier pas vers l'élévation générale de la retraite.
Entrée en vigueur par étapes possible
Même si la réforme de la prévoyance vieillesse 2020 est présentée sous la forme d'un paquet global, on peut très bien imaginer une entrée en vigueur en plusieurs étapes, a dit Alain Berset vendredi devant les médias. Cela pourrait concerner par exemple l'âge de la retraite des femmes ou le taux de conversion du 2e pilier.
Egalement interrogé sur l'opposition fondamentale déjà formulée par son parti - le PS - et les syndicats, le ministre des affaires sociales a botté en touche: "Il faudrait le leur demander à eux".
Avant de juger le projet, il est important d'examiner le paquet dans son ensemble, a-t-il ajouté. Et de préciser à ce titre qu'il a lu dans la presse des choses qui étaient fausses, et parfois très fausses.