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Le cabinet de Bruno Frick lié à une société coupable d'escroquerie

Bruno Frick siège au conseil d'administration de l'Autorité de surveillance des marchés financiers FINMA. [Steffen Schmidt]
Bruno Frick siège au conseil d'administration de l'Autorité de surveillance des marchés financiers FINMA. - [Steffen Schmidt]
Le politicien schwytzois Bruno Frick a été le conseiller juridique de la société Ipco Investment AG, condamnée pour avoir délesté ses victimes de quelque 125 millions de francs, selon le Tagesanzeiger.

Les affaires se succèdent, impliquant le politicien schwytzois Bruno Frick, nommé pour siéger au conseil d'administration de la FINMA. Il est aujourd'hui mis en lien avec l'un des plus importants cas d'escroquerie du canton de Schwyz, selon le Tagesanzeiger. Entre 1996 et 2004, la société Ipco Investment AG a grugé quelque 650 clients à hauteur de 125 millions de francs, avec le système de Ponzi. Cette méthode, dite de l'avion, est un montage financier frauduleux consistant à rémunérer les investissements des clients par les fonds procurés par les nouveaux entrants.

Les victimes de cette affaire étaient des petits épargnants, des commerçants ou des entreprises comme Victorinox. L'entreprise de coutellerie de Schwyz a perdu 12 millions de francs dans l'aventure.

Jamais cité dans le procès

Après l'ouverture de la faillite déclarée en 2005 par la Commission fédérale des banques, ancêtre de la FINMA, Ipco Investment AG a été traînée en justice pour un procès-fleuve qui dura près de neuf ans. C'est au mois d'avril dernier que le principal responsable de l'escroquerie, réfugié à Dubaï, a été condamné à sept ans de prison.

Or, des documents prouvent qu'Ipco a fait appel de mars 1998 à mai 1999 aux conseils juridiques du cabinet d'avocat F&I Frick et Inderbitzin, dont l'ex-conseiller aux Etats schwytzois Bruno Frick était l'un des partenaires.

Aujourd'hui, le chargé de communication du membre de la FINMA dément "toute implication" de son client avec Ipco avant et après cette période. Curieusement, note le Tagesanzeiger, le nom de son cabinet n'a jamais été cité lors du procès Ipco, alors même que plusieurs documents attestaient d'une activité commune.

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Katharina Kubicek

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