Après l'évasion spectaculaire qui a permis à deux détenus des Etablissements de la plaine de l'Orbe (EPO) de recouvrer la liberté le 25 juillet, les premiers éléments de l'enquête pointent une cible inattendue: Google. Le géant d'internet aurait indirectement aidé les prisonniers dans leur entreprise, par l'intermédiaire de son service de cartes en ligne Google Maps.
Aujourd'hui, toutes les prisons suisses et leurs environs directs sont visibles sur le site. Une aide pour préparer une évasion, notamment pour les complices à l'extérieur. Mais aussi à l'intérieur, puisque malgré les interdictions, les détenus arrivent à se doter de smartphones connectés à internet.
Discussions en novembre
Chargée de la sécurité, la conseillère d'Etat vaudoise Béatrice Métraux ne veut pas polémiquer, a-t-elle assuré sur les ondes de la RTS, mais entend analyser les actions possibles à engager contre le groupe américain.
En clair, l'objectif est de retirer les endroits sensibles du service de cartographie en ligne, ou du moins les flouter. La question sera sur la table lors de la prochaine séance de la Conférence des directeurs des départements cantonaux de justice et police (CDCJP), en novembre.
L'interview de Nicolas Capt, avocat spécialiste des nouvelles technologies
Yann Amedro/asch
Google "toujours prêt à discuter"
Dans les conditions d'utilisations de ses services, Google pose la question sur son site internet "est-ce que Google accepte de modifier des zones sur Google Maps et Google Earth (par exemple les images aériennes) dans l'intérêt de la sécurité et de l'ordre publique?"
La société américaine y répond: "nous prenons très au sérieux les préoccupations concernant la sécurité du public et nous sommes toujours prêts à discuter avec les autorités."