La Suisse doit adapter aux dangers d'aujourd'hui son dispositif de protection contre les maladies infectieuses. Le comité de soutien de la nouvelle loi sur les épidémies a lancé jeudi à Berne sa campagne en vue des votations fédérales du 22 septembre.
Le texte est nécessaire pour protéger efficacement la population contre les épidémies et personne ne sera vacciné contre son gré, ont martelé des représentants du corps médical, des professionnels des soins et des pharmaciens. Ils s'engagent dans un comité de 25 organisations réunies sous l'égide de Santé publique Suisse, faîtière nationale de la branche.
La loi actuelle ne répond plus aux menaces
La loi en vigueur date de 1970, a rappelé la présidente du comité de soutien Ursula Zybach. Elle n'est plus à même de répondre aux menaces actuelles, comme l'ont montré les expériences faites avec la pneumonie atypique (SRAS) il y a quelques années.
Avec la globalisation, la propagation des agents pathogènes de maladies transmissibles a changé. Certains de ces agents sont devenus résistants aux antibiotiques. La protection doit être adaptée, affirme le comité.
ats/vkiss
Le Conseil fédéral a compté à tort les droguistes dans le camp du "oui"
Dans la brochure du Conseil fédéral sur les votations, le gouvernement a écrit à tort que la loi sur les épidémies avait le soutien des droguistes.
Or, aucune association de droguistes n'a adopté de recommandation de vote, a rectifié jeudi la Chancellerie fédérale dans un communiqué.
La brochure ayant déjà été imprimée à quelque 5,4 millions d'exemplaires, elle n'est plus modifiable. La version électronique sera en revanche corrigée.
Le porte-parole de l'Association suisse des droguistes, Heinrich Gasser, ne s'est guère ému du lapsus: "une erreur peut arriver et elle n'a sûrement pas été faite à dessein".
Pratique vaccinale inchangée
La Confédération pourra, comme les cantons, décréter une obligation de vaccin. Elle ne l'a jamais fait, mais désormais elle ne le pourra que dans des situations d'urgence et pour certaines catégories comme le personnel soignant. En tout cas pas contre la volonté des personnes concernées. La pratique ne devrait pas changer, a estimé Pierre Théraulaz, président de l'Association suisse des infirmières et infirmiers.
Meilleure répartition des tâches
Avec la nouvelle loi, les crises pourront être mieux gérées grâce à une meilleure répartition des tâches et une stratégie globale dirigée sur le plan national, mais appliquée par les cantons. Un réseau international de surveillance, la gestion des stocks, la mise sur pied de plans d'urgence concrets et des directives claires en font partie.
Selon la Fédération des médecins suisses (FMH) et l'organisation des pharmaciens Pharmasuisse, cela fera gagner un temps précieux dans les situations d'urgence.