Une armée de volontaires peine à convaincre
Seuls 35% des citoyens seraient prêts à abroger le service militaire obligatoire en Suisse, contre 57% qui souhaitent maintenir ce système, selon le sondage de gfs.bern publié vendredi pour le compte de la SSR.
Sans surprise, cet objet n'obtient pas les suffrages des partis bourgeois. Les sympathisants de l'UDC refusent l'initiative du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) à hauteur de 78% et ceux du PLR à 71%. Les proches du PDC se montrent moins tranchés, mais restent 66% à dire non. A gauche, à l'inverse, les sympathisants socialistes soutiennent l'abrogation du service militaire obligatoire à 57%. La tendance est particulièrement marquée chez les Verts avec 76% de oui.
Les réponses divergent également entre hommes et femmes, non du côté des partisans de l'initiative qui se retrouvent dans un proportion quasi identique à dire oui (entre 33 et 35%). Du côté des opposants, les hommes sont plus nombreux à s’opposer clairement à la suppression du service obligatoire (48%) alors que seul un tiers des femmes (33%) refuseraient avec la même vigueur.
Concernant le clivage entre générations, là aussi l'écart se creuse. Les jeunes entre 18 et 39 ans sont les plus fervents partisans de l'abrogation (52% de oui). La proportion s'écroule à 22% au sein des 65 ans et plus.
Enfin, on constate une différence marquée entre les Romands et les Alémaniques. Les opposants fermes à l'initiative sont davantage Suisses allemands (43%), alors que seuls 29% des Romands voteraient clairement non. Les Suisses italiens sont plus proches des Alémaniques avec 40% de non.
L'ouverture des shops divise les Suisses
Le référendum contre la libéralisation des heures d'ouverture des shops de stations-service reste la grande inconnue des trois objets fédéraux. Le sondage SSR montre que 46% des Suisses seraient favorables au texte, contre 47% de non.
Le projet de loi, qui permet d'employer du personnel 24h sur 24 dans certains magasins de stations-service, n'échappe pas au clivage gauche-droite, mais la différence reste ténue. Les sympathisants des partis bourgeois se prononcent en majorité pour ce texte. C'est un oui à 63% côté PLR. Quant aux proches de l'UDC, une courte majorité de partisans est obtenue avec 51%. Pour les sympathisants du PDC en revanche, l'objet divise davantage: le non et le oui rassemblent chacun 47% des suffrages. Les proportions baissent légèrement à gauche (46% de oui côté Verts et 39% au PS).
En fonction du niveau de formation, des divergences apparaissent sur ce projet de loi. Plus le niveau d'étude d'une personne est élevé, plus la tendance à accepter l'objet augmente. Les Suisses ayant quitté leur cursus à la fin de la scolarité obligatoire accepteraient seulement à hauteur de 24% (contre 67% de non), les diplômés du cycle secondaire disent oui à 44% (contre 50% de non), puis la tendance s'inverse pour les universitaires (50% de oui contre 43% de non).
Romands et Alémaniques ne s'accordent pas non plus sur cette question. Le faible oui romand s'établit à 33% (avec 58% de non), alors qu'outre-Sarine le oui s'impose davantage avec 50% de partisans contre 45% d'opposants. Les Tessinois apparaissent eux plus divisés avec 45% de oui et 44% de non.
Votations du 22 septembre: premier sondage
La loi sur les épidémies passerait la rampe
La nouvelle loi sur les épidémies, qui doit notamment permettre à la Confédération de rendre une vaccination obligatoire, obtiendrait 49% de oui, contre 39% de non.
Dans le détail, le sondage SSR pointe également des différences entre les tendances politiques. Les proches des partis bourgeois apparaissent plus favorables à la révision (58% côté UDC, 57% pour le PLR et 56% au PDC). A gauche, le proportion de oui s'amenuise et la tendance s'inverse. Les sympathisants du PS disent oui à 50%, contre 38% de non. Côté Verts, le non s'intensifie à 53% (40% de oui).
Sur cet objet, le sondage ne dévoile en revanche aucune différence marquée entre les régions linguistiques et les genres.
Mélanie Ohayon
Plus de 1200 personnes sondées
L'Institut de recherche gfs.bern a réalisé ce sondage pour les médias SRG SSR.
Un échantillon représentatif de 1209 électeurs à travers la Suisse ont été interrogés entre le 5 et le 9 Août 2013.