En Suisse, la ségrégation de genre professionnelle est très répandue, et seul 1% des jeunes exercent un métier ne correspondant pas typiquement à leur genre. Or ces jeunes possèdent souvent des compétences scolaires supérieures à la moyenne et ont plus d'assurance, selon une étude soutenue par le FNS.
La ségrégation de genre dans le contexte professionnel est plus importante en Suisse que dans les autres pays européens. Les femmes occupent en majorité des emplois typiquement féminins et les hommes des professions typiquement masculines, a indiqué mardi le Fonds national suisse (FNS) dans un communiqué.
Aussi une question de rémunération
Cette situation est problématique, notamment parce que les métiers typiquement féminins comme les tâches de soins ou l'éducation des enfants jouissent d'un statut social inférieur, offrent peu de chances de carrière et sont faiblement rémunérés.
En outre, des secteurs d'activité fortement sexués souffrant d'une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée profiteraient d'une ségrégation moins marquée.
ats/moha
Une étude de longue haleine
Andrea Maihofer, Manfred Max Bergman et leur équipe du Centre d'études de genres et du Séminaire de sociologie de l'Université de Bâle se sont penchés sur ces questions dans le cadre du programme national de recherche "Egalité entre hommes et femmes" (PNR 60). Ils ont étudié le parcours professionnel de 6000 jeunes adultes sur une période de dix ans.
Les sondés sont aujourd'hui âgés d'environ 25 ans. Avec 33 d'entre eux, les chercheurs ont conduit des entretiens approfondis portant sur leur carrière professionnelle.
Les professions comportant au moins 70 % de personnes d'un même sexe sont définies comme des professions typiques en matière de genre. Les autres sont considérées comme neutres.
Sur les 6000 sondés, seuls 22 femmes et 20 hommes souhaitaient exercer un métier atypique à 16 ans et pratiquent un tel métier dix ans plus tard. Cela représente moins de 1%.