Le régime syrien a tenté par trois fois d'acheter à une entreprise suisse du matériel destiné à tester des armes chimiques, révèle lundi le Tages-Anzeiger sur la base de documents Wikileaks.
Le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) a bloqué ces livraisons sur consigne des Etats-Unis, lesquels ont eu connaissance des commandes en espionnant les communications de l'entreprise, d'après l'article.
Supercheries déjouées
Lors du premier essai en 2010, un organe gouvernemental syrien chargé du développement des armes chimiques se fait passer pour un centre de recherche civil. Il commande une pompe utilisée pour le filtrage en laboratoire, mais qui peut aussi servir à expérimenter des armes chimiques. Le SECO interdit l'exportation.
La Syrie fait une 2e tentative: une société écran jordanienne est présentée comme acheteur, le fabricant suisse accepte la livraison. Cette fois, les Etats-Unis informent la Confédération de cette transaction via leur ambassade à Berne. La livraison est stoppée avant d'arriver à l'aéroport de Zurich.
Damas fait enfin un 3e essai en se cachant derrière une entreprise nigériane fictive. La commande aura le temps d'aller jusqu'à Dubai avant que le SECO ne reçoive de nouveau une alerte américaine et fasse rapatrier le colis à Zurich.
ptur
Entreprises espionnées par les Etats-Unis
Selon le Tages-Anzeiger, les Etats-Unis ont eu connaissance de l'existence de ces transactions en espionnant les entreprises concernées.
Le journal publie des documents Wikileaks relatifs aux entreprises suisses AOS Technologies et Quartzcom, dont des commandes vers la Syrie ont été bloquées par le SECO sur demande américaine.
Pour les représentants de ces entreprises, il ne fait aucun doute que leurs courriels ont été interceptés.