Si les élections fédérales de 2015 avaient lieu aujourd'hui, les partis du centre en seraient les grands bénéficiaires. C'est ce qui ressort du dernier baromètre politique organisé par Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung.
Cette considération peut être faite en admettant trois blocs politiques, comme le font les journaux dominicaux: un bloc de droite (UDC, PLR), un bloc du centre (PDC, PBD, PEV, Vert'Lib), et un bloc de gauche (PS, Verts).
"Un centre fort est nécessaire"
Dans cette configuration, le centre deviendrait pour la première fois la deuxième force politique du pays (27,8%), presque un point devant la gauche (26,9%). De quoi ravir le président du PDC Christophe Darbellay: "La population reconnaît toujours plus qu'un centre fort est nécessaire pour faire avancer le pays", a réagi le Valaisan dans la SonntagsZeitung, qui se réjouit par ailleurs d'une alliance avec le PBD.
Président du PS, Christian Levrat voit également d'un bon oeil la progression du bloc du centre, même aux dépends de son parti. "Le renforcement du centre augmente notre influence sur la politique", analyse le Fribourgeois.
asch
Doris Leuthard a la cote
Un nouveau baromètre de la confiance envers les politiciens a également été diffusé. Doris Leuthard bat tous les records, avec 79% d'avis favorables (+5%). La ministre PDC devance Alain Berset (74%, +4%) et Didier Burkhalter (71%, +3%).
Les représentants des petits partis affichent une belle progression, à l'image de Martin Landolt, président du PBD (33%, +15%) et la Verte Regula Rytz (28%, +12%). Des scores encore relativement bas, qui s'expliquent par un grand nombre d'interrogés qui ne les connaissent pas.
Dans le camp des perdants, on note les présidents du PLR Philipp Müller, qui dégringole à 35% d'avis favorables (-12%), du PDC Christophe Darbellay (55%, -4%) et du PS Christian Levrat (52%, -10%).
Le siège d'Eveline Widmer-Schlumpf légitimé?
La cheffe du Département fédéral des finances peut-elle conserver son siège, malgré les 6,1% d'intentions de vote en faveur de son parti, le PBD? Le sondage tendrait à le rendre possible, selon Le Matin Dimanche. Cela se justifierait par la robustesse du bloc du centre.
Un avis que ne partage pas du tout Oskar Freysinger (UDC/VS): "Si elle reste, c'est une catastrophe. Je ne peux la définir autrement qu'une catastrophe nucléaire, par la politique qu'elle mène", analyse le conseiller d'Etat, qui entend, lui, "réinventer la formule magique".