Fabrice A., le violeur récidiviste de 39 ans qui s'était échappé jeudi lors d'une sortie autorisée près de Genève, a été arrêté dimanche vers 15h45 à la frontière germano-polonaise, a indiqué dimanche le Ministère public genevois.
L'homme, soupçonné d'avoir tué sa thérapeute avant de s'enfuir, a été interpellé à Kolbaskowo, une localité polonaise située à environ 150 km au nord-est de Berlin, ont précisé les autorités policières et judiciaires allemandes.
Selon une information du Matin, ce sont deux agents de la police fédérale allemande, membres de l'unité de douane de Pasewalk, qui ont procédé à son arrestation.
L'arme du crime retrouvée?
Lors de son arrestation après trois jours et demi de cavale, il se trouvait au volant d'une Citroën Berlingo blanche immatriculée dans le canton de Genève, avec laquelle il circulait déjà le jour de son évasion.
Le Matin a précisé que Fabrice A., qui a pris du poids et changé de lunettes, ne ressemblait plus du tout à la photographie diffusée par la police, qui date de plus de 5 ans.
Une demande d'extradition sera adressée "dans les prochaines heures aux autorités judiciaires polonaises", a annoncé le procureur général genevois Olivier Jornot au 19:30 de la RTS.
Olivier Jornot n'a pas confirmé l'information selon laquelle l'arme présumée du crime aurait été retrouvée dans la voiture du fuyard, comme l'ont indiqué la police et la justice allemandes.
Traque policière internationale
Vendredi matin, le corps d'Adeline, une sociothérapeute de 34 ans, avait été retrouvé près du club hippique de la commune de Bellevue (GE) où elle était attendue avec le détenu qu'elle encadrait.
Un mandat d'arrêt européen avait été lancé dès jeudi à l'encontre du violeur récidiviste, mais a été étendu à l'assassinat par la suite, a indiqué Olivier Jornot.
Vendredi, des recherches avaient été menées dans la région de Bâle où un chien policier avait flairé la piste du fugitif. A l'issue d'une vaine opération policière, la trace du détenu en fuite avait été perdue à la gare de Weil am Rhein, du côté allemand de la frontière.
dk, avec ats
Polémique sur le système d'exécution des peines
Cette tragique affaire qui fait suite aux meurtres de Lucie et de Marie par des récidivistes force la classe politique à s'interroger sur la pertinence du système d'exécution des peines. De nombreuses voix se font entendre pour durcir le régime des sorties.
Fabrice A., qui purgeait une peine cumulée de 20 ans pou viol, aurait pu demander une libération conditionnelle en 2015. Il était suivi par le centre La Pâquerette, situé dans l'enceinte de la prison de Champ-Dollon.
Ce dernier, en service de puis 1986, accueille des personnes condamnées à de lourdes peines qui sont atteintes de désordres graves de la personnalité. Il a pour mission de réapprendre à ces détenus la vie en société et préparer leur sortie de prison.
C'est dans cette optique que le violeur récidiviste se rendait jeudi dans le cadre d'une sortie autorisée avec Adeline, sa sociothérapeute, dans un centre équestre de Bellevue (GE).
En réaction à cette affaire, le chef du Département genevois de la sécurité Pierre Maudet a annoncé vendredi la suspension de toutes les sorties des établissements pénitentiaires du canton.