Pierre Condamin-Gerbier est rentré chez lui à Saint-Prex (VD). Détenu dans le canton de Berne, l'ancien collaborateur de la banque Reyl & Cie, au centre de l'affaire du compte bancaire suisse de l'ex-ministre français Cahuzac, a été libéré mercredi aux alentours de 17 heures, a appris la RTS. Le procureur n'a pas demandé le prolongement de sa détention.
Au mois de juillet dernier, Pierre Condamin-Gerbier avait été arrêté et placé en détention préventive suite à l'ouverture d'une instruction pénale par le Ministère public de la Confédération (MPC) pour espionnage économique. C'est le Tribunal des mesures de contrainte du canton de Berne qui a donné le feu vert à sa libération, sur demande du MPC.
Enquête bouclée
Auditionné en juin devant une commission parlementaire française comme témoin dans l'enquête sur l'ancien ministre français du Budget Jérôme Cahuzac, Pierre Condamin-Gerbier avait affirmé posséder une liste de noms de Français détenteurs d'un compte en Suisse. Son avocat lausannois Edmond de Braun avait ensuite réfuté l'existence de cette liste. Ce sont avant tout ses contacts répétés avec les médias qui avaient amené la banque Reyl & Cie à déposer plainte. Aujourd'hui, le Ministère public estime que l'enquête est bouclée et que le risque de collusion n'existe plus.
Vers une procédure simplifiée
Selon l'avocat de Pierre Condamin -Gerbier, il n'est pas exclu que cette affaire se règle par le biais d'une procédure simplifiée. Mais cela implique que l'ex cadre de la banque Reyl & Cie reconnaisse un certain nombre de faits. Pour prévenir le seul risque qui subsiste - le risque de fuite - il a dû déposer son passeport et sera tenu de se présenter une fois par semaine à la police.
Francesca Argiroffo/oang
Le gouvernement blanchi par la commission d'enquête?
La commission d'enquête parlementaire française chargée déterminer ce que le gouvernement savait du compte en Suisse de l'ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac devrait blanchir le gouvernement, ont indiqué des parlementaires. L'opposition de droite s'est insurgée contre cette conclusion. Plus modéré, le président de la commission d'enquête, le centriste Charles de Courson, a souligné que les travaux avaient "permis de progresser dans la révélation de la vérité". Le rapport de la commission sera mis à la disposition de ses membres début octobre, débattu en commission le 8 octobre et publié le 14 octobre.