La Suisse va moderniser, dès 2016, son dispositif pour faire face à des pandémies et autres maladies se propageant rapidement. Le peuple a accepté dimanche la loi sur les épidémies par 60% des voix. Seuls quatre cantons alémaniques (AR, AI, UR, SZ) ont placé un "non" dans les urnes.
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Les Genevois, forts d'une des plus fortes densités médicales de Suisse, ont été les plus convaincus par le système de lutte contre les épidémies (77,8% de oui). Ils sont suivis par les Vaudois, avec 73,5%, et par les Bâlois, fidèles à l'industrie pharmaceutique, avec 67,7%.
Dans les autres cantons romands, le "oui" l'a emporté nettement aussi chez les Neuchâtelois (67%), les Fribourgeois (66%), les Valaisans (61,9%) et les Jurassiens (59,5%). A Berne, la révision a passé la rampe par 54,9% des voix.
Suisse orientale sceptique
Avec 55,1% de "non", l'opposition la plus forte a été enregistrée à Appenzell Rhodes-extérieures, région où les praticiens des médecines alternatives foisonnent. Les Schwyzois ont refusé la révision par 54,5% des voix, les Appenzellois des Rhodes-intérieures par 54% et les Uranais du bout des lèvres, par 50,5%.
La menace d'une vaccination obligatoire, brandie par les opposants, n'a pas fait mouche. Il s'agit d'une 2e défaite après le 25 novembre 2012 et la loi sur les épizooties, votée par 68% des Suisses.
La réaction du ministre Alain Berset:
ats/lan
Soulagement du côté des partisans
Les partisans à la nouvelle loi sur les épidémies sont soulagés de l'acceptation du projet. La situation est désormais adaptée aux menaces du 21e siècle, a estimé dimanche Ursula Zybach, présidente de "Santé publique Suisse" et à la tête du comité en faveur du texte.
La Conférence suisse des directeurs cantonaux de la santé est également soulagée que le peuple ait accepté la révision de la loi sur les épidémies. Le résultat très clair montre que les citoyens ont reconnu que des mesures étaient nécessaires en cas d'épidémies, a déclaré son président Carlo Conti.
La lutte va continuer
Le camp du "non" réunissait des milieux proches des médecines douces, comme l'Association suisse pour l'homéopathie ou des politiciens, et la droite conservatrice, dont l'UDC.
Malgré le verdict populaire, les opposants entendent continuer leur lutte. Le naturopathe Daniel Trappitsch, à l'origine du référendum, attribue sa défaite à l'absence de soutien des grands partis et des médias.
Quant à l'UDC, elle ne se voit pas dans le camp des perdants. Selon la conseillère nationale Yvette Estermann (LU), le parti a réalisé une victoire incroyable dans ce combat de David contre Goliath, puisque certains citoyens ont eu peur qu'on les oblige à se vacciner.