Le traditionnel sondage de mi-législature commandé par la SSR et publié vendredi met en évidence trois thèmes: la popularité des conseillers fédéraux, en particulier des trois femmes du gouvernement, la force des partis politiques et les principales préoccupations des citoyens.
Les conseillères fédérales monopolisent le podium
La féminisation du gouvernement est perçu comme une excellente chose par les personnes interrogées, qui considèrent que les trois conseillères fédérales sont les plus crédibles parmi les sept Sages. Dans l'ordre, Doris Leuthard, Eveline Widmer-Schlumpf et Simonetta Sommaruga monopolisent le podium. Suivent donc les hommes, à commencer par le président Ueli Maurer, puis Didier Burkhalter et Alain Berset dans un mouchoir de poche, puis Johann Schneider-Ammann qui ferme la marche. A noter que leur cote globale est très haute puisqu'ils sont tous jugés crédibles par plus de la moitié des personnes interrogées.
Doris Leuthard, Didier Burkhalter et Alain Berset sont populaires chez les électeurs de tous les partis alors qu'Eveline Widmer-Schlumpf, sans surprise, ne séduit pas vraiment les sympathisants de l'UDC. Ueli Maurer (UDC) et Johann Schneider-Amman (PLR), eux, ont du mal à convaincre les personnes interrogées qui se déclarent proches du Parti socialiste, des Verts et des Vert'libéraux.
L'appréciation du Conseil fédéral
Tendance haussière pour le PBD et les Vert'libéraux
Le plus grand parti de Suisse reste l'UDC - sa part de l'électorat flirte toujours avec les 26% - devant le PS, le PLR, le PDC et les Verts. Mais c'est la "deuxième partie du classement" qui connaît quelques mouvements intéressants. Le PBD d'Eveline Widmer-Schlumpf pèse désormais plus de 7% et séduit sur la droite de l'échiquier politique aux dépens des autres partis bourgeois qui perdent quelques plumes. Si le parti convergeait avec le PDC en 2015, la nouvelle formation serait la deuxième du pays avec 19,2% de sympathisants, juste devant le PS (18,7%). L'autre progression sensible est à mettre au crédit des Vert'Libéraux qui peuvent compter sur 5,8% de l'électorat (contre 5,4% en 2011).
L'immigration au centre des préoccupations
Le sujet de préoccupation de loin le plus important pour les personnes interrogées est celui de l'immigration et les thématiques qui lui sont liées comme l'intégration des étrangers ou encore l'asile (27% pour la moyenne du panel). Très loin derrière (6% des sondés), viennent l'environnement, les assurances sociales et le chômage. Des questions comme la crise économique au sein de l'Union européenne (UE) ou les problèmes des banques, notamment avec les Etats-Unis, n'arrivent qu'ensuite. Le salaire, la famille, la formation, l'insécurité, le franc fort ou encore la mobilité des travailleurs sont des thèmes évoqués par une frange restreinte du panel (entre 2 et 4%).
Pierre-Yves Maspoli
La méthode
Mandaté par la SSR, l'institut gfs.bern a procédé à 2014 interviews par téléphone auprès d'un échantillon représentatif du corps électoral suisse entre le 30 août et le 13 septembre 2013. La marge d'erreur théorique est de + ou - 2%.