Près de huit mois après le oui du peuple à l'initiative Minder contre les rémunérations abusives (lire L'initiative Minder acceptée par les Suisses), un autre texte sur les salaires fait l'objet d'une votation fédérale. Le 24 novembre, les Suisses doivent dire s'ils acceptent ou non l'initiative des Jeunes socialistes pour des salaires équitables.
Cette initiative, dite 1:12, vise à empêcher que, dans une même entreprise, un employé gagne moins en un an que son patron en un mois. Pour ce faire, elle exige que soit inscrit dans la Constitution un article selon lequel, dans une société, le salaire le plus élevé ne doit pas être plus de 12 fois supérieur au salaire le plus bas.
Un clivage gauche-droite
Soutenus par la gauche, les Verts et les syndicats, les initiants estiment que la mise en oeuvre de ce texte permettrait de dégager sur les hauts salaires des managers une somme de 150 millions de francs qui pourrait être redistribuée aux bas salaires. Le plafonnement des "très hauts salaires" permettrait aussi de financer "aisément" l'introduction d'un salaire minimum de 4000 francs, autre cheval de bataille de la gauche.
La droite et les organisations patronales appuient elles la position du Conseil fédéral et du Parlement, qui rejettent cette initiative. Les opposants estiment en substance que ce n'est pas le rôle de la sphère politique de s'immiscer dans la fixation des salaires des entreprises, mais l'affaire de leurs propriétaires. Ils jugent aussi que ce texte met en danger l'emploi et les ressources de l'Etat.
Frédéric Boillat