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Le projet de réforme de l'armée critiqué de tous bords

L'armée dépense 74% de son budget en Suisse. [Steffen Schmidt]
L'impossible réforme de l'armée suisse / Forum / 12 min. / le 17 octobre 2013
Le projet de réforme de l'armée défendu par Ueli Maurer ne convainc quasi aucun bord politique. La phase de consultation qui s'est achevée jeudi a débouché sur une salve de critiques.

Le projet de grande réforme de l'armée peine à se faire des alliés. Bien au contraire, il s'attire des critiques de tous bords et en l'état, il n'a aucune chance devant le Parlement. Tel est le résultat de la consultation qui s'est terminée jeudi.

La réforme prévoit plusieurs mesures d'économies. Les effectifs devraient ainsi être réduits de moitié, à 100'000 hommes, et la réserve supprimée. La réduction va trop loin pour l'UDC, qui juge adéquat un effectif de 120'000 hommes. Le PLR, le PDC et le PBD sont eux d'accord.

Budget contesté

Les écoles de recrues ne seraient plus qu'au nombre de deux par année au lieu de trois et elles seraient raccourcies à 18 semaines au lieu de 21. Mais les partis bourgeois, hormis le PBD, refusent de raccourcir les cours de répétition.

Bien que le futur budget de l'armée ne soit par encore connu - 4,7 ou 5 milliards de francs - et que le Conseil fédéral n'a pas encore présenté ses idées concrètes, le budget est contesté par l'UDC qui réclame 5,4 milliards par an.

Le PDC et le PLR soutiennent quant à eux le plafond minimum de 5 milliards en consultation sur lequel s'est accordé le Parlement.

ats/olhor

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Autres tirs à boulets rouges sur la réforme

Les Vert'libéraux veulent eux des réformes plus profondes encore. Au lieu d'une obligation militaire généralisée, ils souhaitent une obligation de servir, avec le choix entre le service militaire ou civil et la protection civile.
  
Le PS est lui d'accord avec le Conseil fédéral pour réduire les tâches de défense de l'armée. Mais il veut aller nettement plus loin: un effectif limité à 50'000 soldats bien formés et un budget de 3,5 milliards de francs.

L'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) rejette elle catégoriquement le projet. Elle le qualifie d'"insuffisant" tant du point de vue politique ou sécuritaire que financier.
  
Le Groupement pour une Suisse sans Armée (GSsA) se montre lui, sans surprise, très critique. Même avec cette réforme, la milice reste surdimensionnée et trop coûteuse. Seule l'abolition du service obligatoire permettrait des économies, une proposition que le peuple a clairement rejetée en votation le 22 septembre.