Le feuilleton COMCO-Swatch Group se dénoue. La Commission de la concurrence a donné son feu vert à une réduction progressive des livraisons de mouvements mécaniques du numéro un mondial de l'horlogerie. Après un premier accord à l'amiable refusé en juillet, les deux parties sont parvenues à un terrain d'entente.
D'après le nouvel accord, ETA, le bras industriel du groupe, est contraint de livrer ses mouvements mécaniques aux clients tiers jusqu'à fin 2019. D'ici là, sur la moyenne des années 2009 à 2011, la manufacture doit fournir 75% des quantités vendues en 2014/2015, 65% en 2016/2017 et 55% en 2018/2019, détaille la COMCO.
La COMCO garde un droit d'examen
Dans ce cadre, Swatch Group et sa filiale "s'engagent à traiter chacun de leurs clients de manière égale", poursuit la Commission. Des exceptions sont, du reste, possibles.
En cas de situations "particulièrement difficiles", les mesures peuvent être ajustées en faveur des clients concernés. La COMCO se réserve ainsi le droit de réexaminer cette obligation de livrer selon l'évolution du marché, relève-t-elle.
ats/asch
"Un compromis fair-play"
La manufacture horlogère jurassienne Louis Erard se déclare satisfaite de l'accord trouvé. Le patron faisait partie des horlogers qui s'étaient initialement opposés à l'accord "pour se défendre le plus possible".
"L'issue était inéluctable, mais nous avons gagné quelques années et davantage de temps pour nous organiser", se félicite Alain Spinedi. Le couperet devait tomber initialement en 2016. "Nous demandions des livraisons jusqu'en 2022, 2019 est une bonne issue. "Un compromis fair-play: 1 à 1", conclut-il.