L'initiative de l'UDC "pour les familles" n'est qu'un cadeau de plus aux plus riches. Et les revenus les plus modestes paieront les pots cassés. Fort de cette argumentation, un comité de gauche a lancé vendredi sa campagne en vue de la votation du 24 novembre.
Le texte demande que les familles qui gardent leur progéniture à la maison bénéficient d'une déduction fiscale au moins équivalente à celle accordée pour la garde rémunérée d'enfants par des tiers. Si rien n'est dit sur l'application concrète, beaucoup partent du principe qu'il faudrait recourir à un forfait accordé à toutes les familles.
Manque à gagner
S'il devait atteindre le maximum fédéral prévu actuellement pour la garde d'enfants (10'100 francs par an), il provoquerait des pertes fiscales de quelque 1,4 milliard de francs pour la Confédération et les cantons. Et ce seront les familles à bas ou moyens revenus qui paieront l'addition, a prévenu le président de Travail.Suisse Martin Flügel.
Le manque à gagner pour la Confédération et les cantons serait en outre renforcé par le fait que les femmes seraient encouragées à réduire leur activité professionnelle et paieront donc moins d'impôts.
ats/jgal
L'impôt fédéral direct ne concerne pas tout le monde
En raison de la progressivité de l'impôt sur le revenu (notamment au niveau de l'impôt fédéral direct, IFD), les déductions fiscales profitent toujours en priorité aux plus hauts salaires, dénonce le camp rose-vert.
Or ces dix dernières années, le revenu des familles aisées a le plus augmenté alors qu'il stagnait chez les autres.
La moitié des familles ne verraient quant à elles pas la couleur de la déduction au niveau de l'IFD, puisqu'elles ne paient pas d'impôt fédéral direct. Dans le canton de Vaud, par exemple, la part des familles non soumises à l'impôt sur le revenu est de 30%.