Le prix de la vignette autoroutière restera inchangé à 40 francs. Les Suisses ont refusé dimanche par 60,5% des voix l'augmentation du sésame à 100 francs et enterré du même coup une extension du réseau des routes nationales. Aucun canton n'a dit "oui". Retrouvez notre minute par minute: Triple non à la vignette, aux familles et à l'initiative "1:12"
La hausse aurait dû financer la reprise par la Confédération de près de 400 kilomètres de routes cantonales. Elle aurait aussi permis de réaliser plusieurs contournements dont ceux du Locle et de La Chaux-de-Fonds (NE) ou encore de Näfels (GL).
Opposition forte en Suisse romande
L'opposition a été généralement plus forte que la moyenne en Suisse latine. Champion suisse du "non" avec 69,4%, Fribourg est suivi par le Tessin (67,6%), Genève (66,9%), le Valais (64,9%), Vaud (63,5%) et le Jura (62,5%). Berne flirte avec la moyenne nationale (60,4%).
Neuchâtel fait exception. Avec 50,6% de rejet, c'est le canton suisse le plus tenté par le projet devant Bâle-Ville (51,6%) et Glaris (51,8%), canton qui avait lui aussi de nouveaux aménagements à gagner dans la bataille. Au contraire, les Schaffhousois sont les alémaniques les plus hostiles avec 66,7% de "non".
ats/lan
Satisfaction du côté des référendaires
Le rejet de la vignette autoroutière satisfait amplement l'UDC, à l'origine du comité référendaire, et les Verts. Mais leurs raisons sont aux antipodes.
Pour l'UDC, le message est clair: l'argent payé par les usagers de la route doit aller aux infrastructures routières. Le peuple ne veut pas d'une augmentation d'impôts dissimulée.
Les Verts ont également affiché leur satisfaction, mais pour des raisons opposées, puisqu'ils veulent au contraire davantage taxer les automobilistes, sur le principe du pollueur-payeur.
De son côté, pour le TCS, "le projet était mal ficelé: les gens veulent avoir des garanties et des contre-parties concrètes lorsqu'on leur demande plus d'impôts", a déclaré Moreno Volpi, porte-parole du plus grand club automobiliste de Suisse.
Doris Leuthard est déçue
Déplorant sa défaite, la ministre des transports Doris Leuthard a invité dimanche les référendaires à s'engager pour financer le réseau routier à l'avenir.
"Je suis vraiment désolée pour les cantons qui devront continuer à assumer les coûts de près de 400 kilomètres de routes et qui auront beaucoup de peine à réaliser ou faire avancer la planification de certains contournements", a déclaré la conseillère fédérale.
Le gouvernement mettra donc en consultation cette année encore son futur Fonds pour les routes nationales et les agglomérations, a précisé la ministre en invitant le TCS et l'UDC à s'impliquer dans la discussion.