Le prélèvement d'organes doit continuer de se faire sur la base du consentement explicite des donneurs. Pas question de faire de chaque citoyen un donneur présumé. Le Conseil des Etats a suivi la position du Conseil fédéral et rejeté jeudi, par 24 voix contre 18, un changement de système dans la loi sur la transplantation.
Le consentement présumé impliquerait que toute personne qui ne veut pas être un donneur devrait le faire savoir expressément, en s'inscrivant dans un registre.
"Chiffres dramatiques"
"Les chiffres sont dramatiques: en 2012, la demande en organes a augmenté de 8%, alors que dans le même temps, la disponibilité a baissé dans la même proportion", a lancé Felix Gutzwiller (PLR/ZH). La majorité n'a rien voulu savoir. "Il en va de la protection des droits de la personne et d'une garantie à la dignité envers les mourants", a déclaré Christine Egerszegi (PLR/AG).
Au vote sur l'ensemble, la révision de la loi a été acceptée à l'unanimité. L'objet passe au National.
ats/cab
La position d'Alain Berset
Alain Berset a mis en avant les mesures concrètes susceptibles d'améliorer la situation. "Comment expliquer que le taux de donneur soit aujourd'hui deux fois plus élevé à St-Gall qu'à Zurich si ce n'est par des pratiques différentes en hôpital," a souligné le ministre de la santé.
Pour lui, il vaut mieux mettre en vigueur le plus rapidement possible le plan d'action qui prévoit des mesures concrètes et faire le point dans quatre ou cinq ans.
En l'état, toutes les études montrent qu'il n'y a pas de corrélation entre le consentement présumé, comme unique mesure, et le taux de donneurs.
Les chiffres du don d'organes
En 2012, 197 personnes ont fait don d'un ou de plusieurs organes. Ils ont permis à 453 patients d'être transplantés, soit 51 de moins qu'en 2011.
Dans le même temps, 53 malades en attente d'une greffe sont décédés. Plus de 1160 personnes étaient sur liste d'attente.