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La Suisse romande est à la traîne dans sa politique de la drogue

Ruth Dreifuss, ancienne conseillère fédérale [Charles Sigel]
Loi sur les stupéfiants, cinq ans après: "Bien, mais peut mieux faire" / Forum / 6 min. / le 28 novembre 2013
La Suisse romande et les campagnes accusent du retard dans l'accueil des toxicomanes, notamment en matière de locaux d'injection, selon le bilan publié jeudi à l'occasion des cinq ans de la Loi sur les stupéfiants.

Introduits pour la première fois à Berne en 1986, les locaux d'injection de drogue peinent à se développer en Suisse romande et dans la campagne. C'est le constat, dans son bilan publié jeudi, cinq ans après l'adoption de la Loi sur les stupéfiants, de la coalition qui avait oeuvré à l'adoption de cette loi (lire: Stupéfiants).

Alors que seule Genève a fait le pas, la Suisse romande et la campagne rechignent toujours à ouvrir des locaux d'injection ou à distribuer sous contrôle de l'héroïne. La quinzaine de ces locaux en Suisse sont tous alémaniques, sous réserve de celui de Bienne, bilingue.

A Lausanne, la population a refusé une telle infrastructure en 2007. L'année suivante, les Vaudois étaient les Suisses à soutenir avec le plus de distance, à 56%, la révision de la loi sur les stupéfiants.

ats/kkub

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Baisse des décès et crimes liés à la drogue

La politique des quatre piliers (prévention, répression, traitement et réduction des risques) a fait ses preuves en cinq ans, et ses effets positifs sont mesurables, a estimé Toni Berthel, médecin membre de la Société Suisse de Médecine de l'Addiction.

Le nombre de décès de toxicomanes ainsi que la criminalité liée à la drogue ont fortement diminué.

Ruth Dreifuss: "Le travail sur le deal reste à faire"

"Les expériences ont montré qu'il est nécessaire de mettre l'accent davantage sur la santé publique, à côté de ce qui était traditionnellement la base de la politique en matière de drogues, c'est-à-dire la répression, a dit jeudi l'ancienne conseillère fédéral Ruth Dreifuss à l'émission Forum de la RTS.

Le point positf, pour celle qui siège à la Commission mondiale pour la politique des drogues, et a été à la base de la réforme de la loi sur les stupéfiants, c'est que la préoccupation de la politique de la drogue "a disparu de la tête de la liste qu'elle occupait encore dans les années 1990".

Du travail reste toutefois à faire dans le domaine du deal de rue, estime-t-elle: "on est resté un peu à mi-chemin dans notre politique, en mettant l'accent sur la prise en charge et le soutien aux personnes dépendants, mais on n'a pas réussi à attaquer directement le deal et ses conséquence, notamment sur le voisinage."