La ministre des Transports Doris Leuthard a lancé lundi la campagne pour la création d'un nouveau fonds d'infrastructure ferroviaire (FAIF), un projet sur lequel les Suisses devront se prononcer le 9 février prochain.
Doté de 6,4 milliards de francs, ce fonds aurait pour but de développer l'infrastructure ferroviaire suisse en accompagnant la hausse anticipée du trafic.
Tous les cantons, le Conseil fédéral et le Parlement se sont prononcés en faveur du projet mais, dans le camp du "Non", on argue qu'une telle enveloppe est exagérée pour un réseau déjà performant et coûteux.
Le point sur la base des chiffres 2012 des CFF.
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Quelles sont les principales entrées (et sorties) d'argent pour les CFF?
Les produits d'exploitation du groupe, qui correspondent grossièrement à ses principales recettes, se sont établis en 2012 à près de 8.2 milliards de francs, soit une hausse de 1.8% par rapport à l'année précédente.
L'année dernière, les prestations des pouvoirs publics, qui englobent des subventions pour l’exploitation et le maintien de l’infrastructure, ainsi que des indemnités compensatoires, ont représenté plus du quart des produits d'exploitation des CFF.
Du côté des dépenses (charges d’exploitation), on note aussi une augmentation, de 2,5 % par rapport à 2011. Les charges de personnel (29'240 postes à plein temps) comptent pour près de la moitié de ces sorties d'argent.
Les CFF expliquent l'augmentation des autres charges d’exploitation entres autres par un accroissement des coûts liés à l’utilisation des sillons, la hausse des travaux d’entretien et de réparation ainsi que et l'augmentation du volume des investissements dans l'extension du réseau.
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Combien d'argent public les CFF reçoivent-ils?
En 2012, les pouvoirs publics ont versé au groupe CFF des "prestations compensatoires" à hauteur de 2,6 milliards de francs. En 2011, c'était 2,452 milliards.
Ces sommes comprennent les coûts liés à l'exploitation du réseau qui ne sont pas couverts par le prix du sillon et des dépenses nécessaires au maintien de l'infrastructure. Les pouvoirs publics participent aussi aux coûts "générés par l’offre (qu'ils) ont commandée".
Au cours des dernières années, la rentabilité de ces indemnités compensatoires a progressé:
La rentabilité des indemnités compensatoires touchées par les CFF
Les pouvoirs publics concèdent aussi des prêts à l'entreprise de chemins de fer, avec ou sans intérêts, destinés au financement de l’infrastructure. Des prêts ont ainsi été alloués à l’aménagement de la ligne diamétrale de Zurich ou à la liaison ferroviaire Cornavin - Eaux-Vives – Annemasse.
En 2012, ces prêts ont représenté plus de 11 milliards de francs, dont près d'un milliard a été accordé par les cantons, le reste par la Confédération. En 2011, plus de 10 milliards avaient été prêtés.
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Quels types d'investissements les CFF font-ils?
L'année 2012 a été marquée par un volume record d'investissements: 3.2 milliards de francs contre 2.5 milliards en 2011 (+28,7 %).
Sur cette somme, près de 1.7 milliard a été investi dans l'infrastructure ferroviaire, pour des projets d’aménagement ou pour l’extension des capacités du réseau.
Le montant global des investissements annuels des CFF
Des investissements pour le remplacement ou la modernisation du parc de véhicules ont par ailleurs été faits du côté du trafic voyageurs, tandis que la division immobilière des CFF a investi dans le développement de sites proches des gares: TransEurope à Neuchâtel, Europaallee à Zurich, SüdPark à Bâle.
Pour les années à venir, les principaux projets annoncés par les CFF incluent la mise en service de la ligne diamétrale de Zurich en 2014, l'ouverture du tunnel du Gothard fin 2016, la mise en circulation de nouveaux trains et plusieurs nouvelles offres, notamment dans la région de Genève et au Tessin.
Les CFF expliquent en outre qu'ils auront besoin de "fonds supplémentaires" pour financer "l'augmentation du volume des travaux d'entretien et le retard à combler dans ce domaine" et "faire face aux incertitudes économiques".
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Où se situent les CFF en termes de performance?
L'efficacité d’utilisation du réseau (train par voie principale et par jour) et la capacité de rendement de l'infrastructure ferroviaire (rapport entre produit issu de l’utilisation de l’infrastructure et charges d’exploitation) sont en augmentation régulière depuis 2003.
Selon des données de l'UCI datant de 2010, les CFF sont très bien placés en comparaison internationale, que ce soit en termes de densité des trains (160 train par ligne par jour) ou en termes de prestation de transport par habitant.
ptur