La prise en charge des interruptions de grossesse (IVG) par l'assurance maladie ne doit pas être remise en cause. Alain Berset a lancé lundi la campagne contre l'initiative populaire "financer l'avortement est une affaire privée", en votation le 9 février. Ce texte est "dangereux et trompeur", selon le conseiller fédéral.
L'initiative des milieux anti-avortement vise à supprimer, sous réserve de rares exceptions, le remboursement des IVG par l'assurance obligatoire des soins.
Des économies négligeables
"Sous prétexte d'économies, cette initiative veut opérer une marche arrière et remettre en cause un acquis social important", a déclaré le ministre de la Santé.
La réduction des dépenses à charge des caisses maladie, estimées à moins de 8 millions de francs par an, ne saurait justifier cette radiation puisque la somme représente 0,03% des 26 milliards de francs à charge de l'assurance obligatoire.
La législation actuelle supprime des barrières légales et financières tout en fixant des exigences pour que les interventions soient pratiquées dans de bonnes conditions et sur demande écrite des intéressées.
ats/gchi
Prise de position de l'UDC Vaud et Genève
L'UDC Vaud dit non et Genève prône la liberté de vote à propos de l'initiative fédérale "Financer l'avortement est une affaire privée". Les deux sections cantonales se distancient sur ce point du parti national, qui soutient le texte.
Lors de son congrès de Chavornay, l'UDC Vaud a dit non par 73 voix contre 24 et 20 abstentions, a annoncé lundi le parti.
Dépénalisation approuvée il y a 11 ans
Adopté en votation populaire il y a onze ans par plus de 72% des votants, la dépénalisation des IVG a fait ses preuves et n'encourage pas les avortements, a affirmé Alain Berset
Avec environ 7 interventions pour 1000 femmes de 15 à 44 ans, la Suisse connaît un des taux d'avortements les plus bas d'Europe.
Chez les adolescentes, la part a même chuté de 6 pour mille en 2005 à 4,5 l'an dernier.