Les mariées qui décident de garder leur patronyme sont une minorité en Suisse. Elles bénéficient pourtant de cette possibilité depuis janvier 2013, mais la pression sociale reste forte et l'ancien modèle est encore celui qui est implicitement choisi.
"Pression de la société"
Dans le canton de Vaud, seules 5 à 10% des femmes mariées en 2013 ont gardé leur nom. Même constat en Valais ou dans le Jura.
Le canton de Bâle-Ville en recense 30% environ. Cependant, le fort taux de mariage entre étrangers, qui ne sont pas soumis au droit suisse en ce qui concerne les patronymes, fausse un peu les statistiques.
Berne et Zurich n'ont pas de chiffres et renvoient à l'Office fédéral des statistiques, qui ne publiera rien avant juillet 2014.
La pression de la société n'est pas non plus la même que l'on habite dans une grande ville ou dans un village. Ainsi, la ville de Genève fait figure d'exception, avec 37% de femmes qui ont gardé leur patronyme.
ats/jvia
Réactions contrastées
Le manque de succès du nouveau droit interpelle. Jean-François Ferrario, responsable de l'état civil du canton de Vaud, trouve ces chiffres "très surprenants". "Cette loi partait d'une volonté d'égalité entre hommes et femmes, mais c'est visiblement un échec", constate-t-il.
Nicole Langenegger Roux, directrice du secrétariat valaisan à l'égalité et à la famille, refuse ce défaitisme. Le nouveau droit "est clairement une avancée", défend-t-elle. "Les lois sont là pour empêcher les inégalités. Elles ne peuvent imposer un modèle, mais elles contribuent à changer une société."
"Il faut changer de modèle et laisser aux gens et à la société le temps de s'adapter", ajoute la Valaisanne, dont le canton préside cette année la Conférence latine des bureaux de l'égalité.
Selon elle, le fait qu'une femme garde son nom lors de son mariage va se banaliser.