L'ex-oligarque opposant du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski, libéré par le président russe vendredi, a déposé mardi auprès de l'ambassade helvétique à Berlin une demande de visa Schengen pour la Suisse d'une validité de trois mois, a annoncé le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
L'ambassade de Suisse est en train d'examiner sa demande de visa, et est en contact à ce sujet avec l'Office fédéral des migrations (ODM) à Berne, a précisé un porte-parole du DFAE.
Procédure "confidentielle"
Cette procédure "est confidentielle", ajoute Berne, qui précise qu'il n'y aura aucune information sur ce dossier avant la décision des autorités sur la demande de visa.
Mikhaïl Khodorkovski devait retrouver son épouse et leurs trois enfants mardi à Berlin, après avoir passé dix ans en prison en Russie.
L'ex-oligarque a indiqué qu'il n'avait pas l'intention de rentrer en Russie, en raison d'une condamnation au civil toujours valide, d'un montant de 550 millions de dollars.
Il envisage de s'installer en Suisse, où ses fils jumeaux sont scolarisés.
afp/jvia
Reconnaissant à la Suisse
"Je suis extrêmement reconnaissant du fait qu'un parlementaire suisse (...) m'a rendu visite en prison", avait déclaré Mikhaïl Khodorkovski lors de sa première conférence de presse depuis sa libération.
Le parlementaire Andreas Gross a également rappelé que si l'ancien homme d'affaires possède encore de l'argent, "de quoi lui permettre de ne plus travailler jusqu'à la fin de sa vie", c'est grâce à une décision du Tribunal fédéral (TF) de lever le séquestre de ses avoirs en Suisse en juin 2004.
Mise en garde aux Pussy Riot
Mikhaïl Khodorkovski, gracié après dix ans de prison, a mis en garde mardi les deux jeunes femmes du groupe contestataire russe Pussy Riot libérées lundi contre "la haine et la rancoeur", dans un message publié sur son site internet.
"La libération des détenus rend le pouvoir un peu plus humain", a estimé Mikhaïl Khodorkovski dans ce message adressé à Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova.