"Ce que nous craignions a fini par se réaliser", a déclaré Franz Imme, directeur de Swisstransplant, faisant référence à l'augmentation des décès de personnes en attente de transplantations. En 2013, 73 morts ont été à déplorer, contre 53 en 2012, soit une augmentation de près de 40%.
Même si treize donneurs de plus que l'année précédente ont certes été recensés, le nombre de personne nécessitant un organe a augmenté de presque 10%, a indiqué vendredi Swisstransplant dans un communiqué.
Peu de donneurs
Avec 13,6 donneurs par million d'habitants et par an, la Suisse compte deux fois moins de donneurs que la France, l'Autriche ou l'Italie.
La Suisse ne connaît pas le même système de consentement à prélever un organe que nombre de ses voisins. Dans ces pays, la loi prévoit le principe du consentement présumé, c'est-à-dire que tout le monde devrait être donneur d'organes par défaut, ceux qui refusent ayant l'obligation de le dire.
Au Parlement, le Conseil national s'était prononcé en faveur du passage au consentement présumé, mais le Conseil des Etats a enterré cette motion. Ni le Conseil fédéral, ni Swisstransplant ne soutiennent une telle pratique.
ats/mre
Coeurs et foies, principales causes de décès
Les décès en Suisse concernent surtout les personnes en attente de transplantation cardiaque - 16 morts, soit deux fois plus que l'année précédente - et en attente d'un foie - 33 décès en 2013, soit une hausse de 50%.
Le manque d'organes peut aussi entraîner d'autres décès. Certains patients, après une longue attente, sont en effet trop affaiblis par la maladie pour pouvoir être transplantés. Ils sont alors rayés de la liste d'attente
Des organes français sauvent des Suisses
Le nombre d'issues mortelles serait encore nettement plus élevé si Swisstransplant n'avait pas la possibilité d'importer des organes, dans le cadre d'une étroite coopération avec des organisations partenaires étrangères.
La France a notamment sauvé des patients suisses en état critique l'année passée, grâce au transfert de cinq coeurs et 17 foies.