La Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) a adressé lundi une lettre aux gouvernements cantonaux pour leur demander de contribuer à raison de 5 millions de francs au financement d'un fonds d'aide immédiate aux victimes d'internements administratifs dans le besoin. Ce fonds concernerait aussi les enfants placés de force dans familles d'accueil (lire ci-contre).
L'idée serait d'utiliser les ressources issues des fonds de loterie cantonaux. D'autres institutions devraient alimenter le fonds en versant 2 à 3 millions supplémentaires, a indiqué lundi l'Office fédéral de la justice (OFJ).
Le fonds temporaire sera institué et géré par la Chaîne du bonheur. En principe, la mise sur pied est prévue en avril, a précisé Luzius Mader, délégué aux victimes. Les demandes d'aide "pourront sans doute" être adressées à partir de l'été 2014.
En fonction des besoins
Les contributions accordées seront en principe fonction des besoins des bénéficiaires, d'après l'OFJ. Les organisations de victimes souhaitent que chaque intéressé reçoive jusqu'à 10'000 francs d'aide immédiate et des compensations de 120'000 francs sous forme de rentes.
Un groupe de travail, sorte de "table ronde" visant à faire la lumière sur ce chapitre de l'histoire, examine encore la possibilité d'instituer une réglementation définitive.
ats/vtom
Internés pour paresse ou débauche
Pendant des décennies et jusqu'en 1981, des milliers d'enfants et d'adolescents ont été placés dans des foyers ou ont dû travailler dans des fermes. Beaucoup d'entre eux ont été maltraités et abusés sexuellement.
De nombreuses personnes ont par ailleurs été incarcérées ou enfermées sans procès, sans avoir commis aucune infraction mais parce que leur mode de vie ne répondait pas aux attentes des autorités.
Certaines ont également été stérilisées de force pour des essais médicamenteux.