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La menace sur les fonds européens de recherche inquiète Patrick Aebischer

Patrick Aebischer, président de l'EPFL. [Peter Klaunzer]
Interview de Patrick Aebischer, président de l'EPFL / Audio de l'info / 1 min. / le 11 février 2014
Un gel des fonds européens de recherche après le vote sur l'immigration serait problématique pour la Suisse. A l'image de Patrick Aebischer, président de l'EPFL, les milieux concernés ont fait part de leurs inquiétudes.

Les milieux de la formation et de la recherche craignent pour leur avenir, suite au oui à l'initiative de l'UDC sur l'immigration (lire La recherche et Erasmus menacés par le texte anti-immigration), car l'UE pourrait rapidement remettre en cause les accords avec la Suisse concernant ces secteurs.

Cette menace inquiète les milieux universitaires helvétiques et particulièrement le président de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) Patrick Aebischer, interrogé mardi par la RTS.

La recherche ne peut rester dans l'expectative

"Si par un grand malheur on devait être exclus, il faudrait trouver des méthodes compensatoires très onéreuses. Ce serait très problématique pour nous, il faudrait rapidement que le Parlement compense ces moyens", relève Patrick Aebischer. Et la recherche ne peut pas rester dans l'expectative très longtemps, rappelle le patron de l'EPFL. "C'est ce qui me fait souci, sachant les lenteurs des votes au Parlement".

"Au fond, c'est la capacité de nous mesurer à d'autres, de participer, qui serait remise en question. Si on devait ne plus être capables d'attirer ces meilleurs chercheurs, c'est tout le système académique suisse qui en souffrirait."

La RTS a appris lundi soir que l'Union européenne a prévu, suite au vote de dimanche, de suspendre dans un premier temps deux des accords qui lient la Suisse à l'UE: l'accord sur la recherche, qui permet notamment à l'EPFL de recevoir de l'argent du budget européen, et l'accord Erasmus, qui permet aux étudiants suisses d'aller étudier dans les pays européens.

oang

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Les étudiants suisses "inquiets"

L'Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES) est "très inquiète". Elle appelle la Confédération et l'Union européenne (UE) à "protéger la recherche et la formation" des effets néfastes de l'initiative de l'UDC contre l'immigration de masse acceptée dimanche.

"C'est un coup de massue", indique Mélanie Glayre, membre de la direction de l'UNES, interrogée mardi Pendant la campagne, les initiants ont dit qu'il n'y aurait "pas vraiment de conséquences" pour le monde de la recherche et de la formation. Or, aujourd'hui déjà, "les menaces planent sur la Suisse".

Une manne pour l'EPFL

Les fonds européens représentent plusieurs centaines de millions de francs par an pour la Suisse.

A l'EPFL, c'est un tiers des fonds de recherche qui proviennent de l'UE, soit entre 80 à 100 millions par an.

Le Human Brain Project de l'EPFL ne semble pas menacé pour les trente mois qui viennent, puisque le contrat a été signé pour cette durée. En revanche, tout serait ouvert pour la suite.

Déception à Berne

Le secrétaire d'Etat à l'éducation Mauro Dell'Ambrogio s'est aussi exprimé durant un point presse consacré à l'éducation: "On fait le possible et l'impossible".

Le haut fonctionnaire a indiqué avoir été soumis à beaucoup de questions de ses collègues européens sur l'avenir de la situation après l'acceptation de l'initiative UDC. Il en a profité pour expliquer la position de la Suisse, mais beaucoup de questions restent ouvertes.

"Tout le monde est déçu", a de son côté déclaré Christoph Eymann (PLR/BS), président de la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique. "La situation est plus sombre et j'espère que les étudiants suisses ne seront pas punis", a-t-il dit au cours de la même conférence de presse.