Même si les Forces aériennes suisses avaient été opérationnelles de nuit, la prise en charge de l'avion éthiopien détourné lundi sur l'aéroport de Genève n'aurait pas été différente. Le conseiller fédéral en charge de la Défense, Ueli Maurer, l'a assuré mercredi. Pourtant, il veut se doter de plus de cent nouveaux pilotes.
Le Boeing 767-300 d'Ethiopian Airlines a été escorté par deux Eurofighter de l'armée italienne sur la Péninsule, avant que deux Mirages 2000 français prennent le relais jusqu'à Genève, où l'appareil détourné a atterri à 06h02.
Même si tout s'est bien passé dans ce cas, le Département de la défense entend assurer le service de police aérienne en dehors des heures de travail normales.
Pas avant six ans
Pour assurer des interventions aériennes 24 heures sur 24, il faudrait former plus de cent pilotes et investir quelque 30 millions de francs par an. Cela ne sera pas possible avant six ans, selon le ministre de la Défense.
Le but serait d'avoir toujours un avion prêt à décoller en quinze minutes au plus dans un hangar à Payerne. Mais il faudrait aussi disposer de personnel au sol, mécaniciens et autres techniciens.
ats/pym
Mesures renforcées contre l'espionnage
Ueli Maurer veut renforcer les mesures pour lutter contre le terrorisme et l'espionnage. Mais le ministre de la Défense promet vouloir préserver les libertés individuelles.
Le Parlement devra trancher sur le projet que lui a remis le Conseil fédéral, comportant un arsenal de nouvelles mesures préventives, comme les écoutes téléphoniques.
Tenant compte des commentaires faits lors de la procédure de consultation, le gouvernement a toutefois renoncé à créer une base constitutionnelle distincte pour le Service de renseignement. Il a aussi clarifié la collaboration entre les cantons et prévu des droits cantonaux plus étendus en vue d’éviter des lacunes en matière de surveillance.