Le 20 février 1994, le peuple suisse acceptait à un peu moins de 52% d'inscrire le principe d'une protection des régions alpines contre le trafic routier de transit dans la Constitution - contre l'avis du Parlement et du Conseil fédéral. Mais la limite annuelle fixée à terme pour les camions semble impossible à atteindre.
Ce oui à "L'initiative des Alpes" avait fait l'effet d'une bombe il y a 20 ans, surtout pour la Suisse romande qui avait rejeté le texte et pour les transporteurs routiers. "Je crois que cette initiative (…) est irréalisable. D'un côté, on a menti au peuple", affirmait alors le président de l'Association suisse des transports routiers (ASTAG) Charles Friderici dans une interview à la Radio suisse romande.
L'ASTAG demande du réalisme
Les chiffres lui ont donné raison: la loi d'application voulait fixer une limite de 650'000 poids-lourds par an dès 2018, mais on en compte aujourd'hui plus de 1,2 million. Ce constat pousse l'ASTAG à demander que l'on revoie l'objectif initial. "On demande à être réalistes, c'est-à-dire un million" de camions, explique le vice-président actuel de l'association, Jean-Daniel Faucherre.
L'ASTAG demande aussi d'accélérer la complémentarité rail-route ainsi qu'une renégociation de l'accord sur les transports routiers avec l'Union européenne.
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Pietro Bugnon/oang