Trente-six villes et agglomérations devraient se répartir 1,68 milliard de francs de la Confédération dès 2015 pour améliorer leurs infrastructures de transport. Le Conseil fédéral a proposé mercredi au Parlement de financer une liste de projets, en attendant le futur fonds pour les routes nationales et le trafic d'agglomération (lire ci-contre).
Les grands centres, où les problèmes liés aux transports et à l'environnement sont plus aigus, se taillent la part du lion. Berne devrait ainsi toucher plus de 300 millions pour son noeud ferroviaire.
Montants à la hausse en Suisse romande
La Suisse romande s'en sort bien, avec des montants généralement revus à la hausse. Le Grand Genève devrait obtenir près de 205 millions (7 millions de plus qu'en consultation) et Lausanne-Morges 185,5 millions (+50 mio). Les enveloppes comprennent des moyens pour des trams, des aménagements ferroviaire ou routiers et même pour la troisième ligne de métro à Lausanne.
En contre-partie, l'enveloppe de Winterthour a été revue à la baisse (110 millions au lieu de 124). Pour Zurich Glattal, les moyens progressent à peine à 92,9 millions. Bâle devrait obtenir 85 millions et la région de Saint-Gall 79 millions.
Ailleurs en Suisse romande, Sion aurait 29,25 millions, Fribourg 23,24 millions, Yverdon 10,94 millions, Neuchâtel-La Chaux-de-Fonds 16,63 millions, Bienne près de 6 millions et Delémont 4,8 millions.
ats/vtom
Le nouveau fonds routier en consultation
Après le "oui" populaire au fonds ferroviaire, le Conseil fédéral a mis mercredi en consultation un fonds routier. Cet instrument, qui devrait financer à long terme les routes nationales et le trafic d'agglomération, risque de faire grimper le prix de l'essence de 15 centimes par litre.
Avec l'explosion du trafic routier, il faut trouver de nouvelles recettes pour garantir un réseau routier performant. Si rien n'est fait, il manquera plus d'un milliard de francs par an dans la caisse routière à partir de la fin 2017, a averti le Conseil fédéral.
Les automobilistes devront passer à la caisse, mais ils auront le dernier mot car le nouveau fonds pour les routes nationales et le trafic d'agglomération (FORTA) serait inscrit dans la Constitution. Il prendrait le relais du fonds d'infrastructure limité à 2027 et financerait l'extension, l'exploitation et l'entretien du réseau.
Le litre d'essence 12 à 15 centimes plus cher
Deux variantes du fonds routier sont mises en consultation. Selon la première, privilégiée par le Conseil fédéral, deux tiers de l'impôt sur les véhicules automobiles qui alimente jusqu'ici les caisses fédérales seraient affectés au fonds, soit environ 266 millions. La surtaxe de 30 centimes sur les huiles minérales serait renchérie de 15 centimes, passant à 45 centimes, ce qui rapporterait 683 millions.
L'autre option prévoit d'attribuer toutes les recettes de l'impôt sur les véhicules (400 millions) au nouveau fonds et de relever la surtaxe sur les huiles minérales de 12 centimes seulement, à 42 centimes pour dégager 546 millions.
Un milliard pour les goulets d'étranglement
Environ un milliard supplémentaire devrait permettre de désengorger le réseau routier. Le Conseil fédéral a proposé au Parlement de miser sur l'élargissement de trois tronçons: Meyrin/Vernier-Le Vengeron (GE), Luterbach-Härkingen (SO) et Andelfingen-Winterthour (ZH).
A ce trio devraient s'ajouter 40 millions de francs pour des mesures supplémentaires autour de Crissier (VD), qui avait déjà bénéficié d'un coup de pouce de 120 millions sur les près de 1,4 milliard libérés dans le cadre de la première phase du programme d'élimination des goulets.
La seconde phase porte sur 995 millions. Les routes alémaniques se taillent la part du lion.
L'aide réservée au tronçon Genève Aéroport-Le Vengeron est devisée à 50 millions. Ces crédits vont être puisés dans l'enveloppe totale de 5,5 milliards financée par l'actuel fonds d'infrastructure, dont FORTA prendra le relais.