"C’est un vote qui ne peut pas rester sans conséquences", déclare le ministre français de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, évoquant la "surprise" de la France, et affirmant que François Hollande a été personnellement "touché" par le vote des Suisses, "parce qu'on est d'autant plus touché quand des amis prennent des décisions qui peuvent avoir un impact sur nos relations économiques et humaines", confie-t-il dans un entretien à la RTS la veille de sa visite en Suisse.
"Maintenir la libre-circulation des frontaliers" déjà présents
"Je viens en ami", dit Pierre Moscovici, qui sera en visite à Berne jeudi 6 mars, mais il se déclare dans l'attente de gestes "qui rassurent".
Il réclame en particulier que la Suisse maintienne "les droits acquis" des quelque 150 000 frontaliers français qui viennent chaque jour travailler en Suisse. Le ministre demande "la libre-circulation pour ceux qui sont déjà travailleurs en Suisse".
Justifiant le gel du programme Erasmus, il estime bon que l’Union européenne ait donné un signal sur un "principe essentiel".
Echange d'informations "inéluctable"
Pierre Moscovici rencontrera trois conseillers fédéraux à Berne: Eveline Widmer-Schlumpf, Alain Berset et Johann Schneider-Ammann.
La question fiscale, notamment un accord sur les droits de succession, sera au coeur de cette visite. Pierre Moscovici considère que "la Suisse doit être encore plus ouverte aux demandes d'informations" fiscales. Une ouverture qui s'inscrirait dans la logique de l'échange automatique d'information, qualifiée d' "inéluctable".
La France a entrepris une vaste opération pour inciter les Français à régulariser leur situation fiscale. Le ministre affirme que "17'000 dossiers" sont ouverts à ce stade, dont 80% concerneraient des comptes en Suisse.
Enfin, il estime que l’accord sur les successions "ne peut plus être négocié". Si le parlement suisse, où le texte suscite de fortes résistances, le refuse, la France devra "dénoncer la convention" existante.
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Impopularité présidentielle
Evoquant la situation économique française et la relative impopularité de François Hollande, Pierre Moscovici affirme que le Président "s'est fixé un objectif au terme de son quinquennat: rendre l'économie française plus solide." Il ajoute que ce qui le fait tenir, c'est qu'il "a confiance en son pays".