La Suisse pourra exporter plus facilement ses armes à l'étranger. Après le Conseil des Etats, le National a accepté de justesse jeudi par 94 voix contre 93 d'assouplir l'ordonnance sur le matériel de guerre.
La gauche et une partie du centre droit ont tenté, en vain, de renverser la vapeur.
Emplois en jeu
Les restrictions à l'exportation du matériel de guerre entraînent une baisse des contrats de l'industrie d'armement. Près de 10'000 places de travail sont menacées, a assuré Raymond Clottu (UDC/NE), au nom de la commission. Ne rien faire "ne ramènerait pas la paix dans le monde, mais signifierait une perte de savoir-faire en Suisse", a-t-il ajouté.
Pour les opposants, les aspects éthiques doivent primer sur les intérêts économiques. "L'annonce de l'utilisation de munitions suisses contre les manifestants sur la place Maïdan en Ukraine montre l'acuité du problème", a relevé Pierre-Alain Fridez (PS/JU).
"La Suisse a un système d'autorisation extrêmement prudent et les décisions sont prises au cas par cas s'il le faut", a estimé le ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann.
ats/bri
GSsa et Amnesty fâchés
Amnesty International Suisse estime scandaleux que les intérêts économiques passent avant les droits humains. La Suisse met sa réputation en jeu, selon elle.
"Le Parlement place le profit au-dessus des vies humaines", estime le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA). Il a manifesté son mécontentement jeudi après-midi sur la place devant le Palais fédéral.
Comité d'accueil pour les conseillers nationaux qui ont dit oui à l'assouplissement de l'exportation d'armes #CHparl pic.twitter.com/2yfWgOUybK
— Chrystel Domenjoz (@C_Domenjoz) 6 Mars 2014