Après des années de tractations, l'acquisition de 22 nouveaux avions de combat, des Gripen conçus par le suédois Saab, a été avalisée par le Parlement en septembre 2013. Mais elle est combattue par un référendum du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), de la gauche, des Verts et d'une alliance bourgeoise emmenée par les Vert'libéraux.
La votation du 18 mai ne porte toutefois pas sur l'achat lui-même de l'appareil. Seul le mécanisme de financement peut en effet être soumis au vote des citoyens. Est donc contestée la loi qui institue un fonds d'achat alimenté via une ponction moyenne de 300 millions de francs chaque année et pendant dix ans dans le budget de l'armée.
Assurer la sécurité de la Suisse
Pour les partisans du Gripen, le ministre de la Défense Ueli Maurer en tête, l'achat des appareils pour 3,126 milliards de francs est nécessaire afin d'assurer la sécurité de la Suisse et garantir la surveillance de son espace aérien 24 heures sur 24.
Un autre argument avancé est la vétusté des 54 Tiger de l'armée, qui volent depuis 30 ans et qui doivent être retirés du service au plus vite. Si on ne les remplace pas, la Suisse n'aura, dès mi-2016, plus que 32 avions de combat à disposition et ne serait plus capable de faire face à des situations extraordinaires, a averti Ueli Maurer.
Des coûts sous-évalués dénoncés
Parlant de gaspillage de l'argent public, les opposants estiment quant à eux que le peuple doit pouvoir décider s'il veut dépenser des milliards pour un tel avion ou si les deniers publics ne pourraient pas trouver meilleur usage. Et un avion si cher pour assurer de simples tâches de police du ciel est superflu à leurs yeux.
Ils avancent aussi un coût total non de 3,126 milliards mais de 9 à 10 milliards avec les frais de développement et d'entretien. Le choix du type d'appareil fait aussi débat, car la version du Gripen convoitée par la Suisse n'est actuellement en service dans aucune armée et son efficacité n'est pas prouvée.
Frédéric Boillat