La justice suisse a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête pour soupçon de blanchiment d'argent contre Gulnara Karimova, la plus âgée des filles du président ouzbek, qui avait bénéficié de l'immunité diplomatique jusqu'à l'été dernier.
Ouverte au départ contre quatre personnes de l'entourage de Karimova, l'enquête pénale la vise personnellement depuis l'automne dernier", a expliqué le Ministère public de la Confédération (MPC) dans un communiqué.
Le marché des télécommunications au coeur de l'enquête
Les soupçons de blanchiment d'argent portent sur des "actes présumés illicites ayant eu lieu dans le marché des télécommunications en Ouzbékistan". Le lien avec l'enquête ouverte par les autorités suisses est constitué par l'existence de valeurs patrimoniales en Suisse, qui ont été séquestrées à hauteur de plus de 800 millions de francs suisses (658 millions d'euros).
Le MPC poursuit ses investigations afin de déterminer l'origine des valeurs patrimoniales séquestrées en Suisse.
afp/fb
Qui est Gulnara Karimova?
Quadragénaire aux multiples activités allant des cosmétiques à la mode en passant par la chanson, Gulnara Karimova est récemment tombée en disgrâce, alors qu'elle était jusqu'alors considérée comme une possible prétendante à la succession de son père.
Les membres du groupe dissident ouzbek en exil Uzdem Fund Suisse étaient entrés par effraction le 23 décembre 2013 dans son ancienne luxueuse demeure à Genève. Ils avaient diffusé des photos de l'intérieur de la résidence avec des objets qui proviendraient du Musée national ouzbek.
une enquête internationale
La justice suisse a ouvert son enquête pénale en juillet 2012 avec l'arrestation, à Genève, de deux ressortissants ouzbeks, qui ont été libérés de la détention provisoire à la mi-octobre 2012 contre le versement d'une caution.
Fin août 2013, le MPC a perquisitionné dans la villa de Karimova à Genève pour réunir de nouveaux éléments de preuve. Des enquêtes sont aussi en cours en France et en Suède.