L'idée d'accorder un revenu minimal aux étudiants n'a pas convaincu le Conseil national. Il a rejeté mercredi l'initiative de l'Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES) par 122 voix contre 55. En revanche, il a adopté un contre-projet indirect qui répond à certaines de leurs revendications.
Une majorité de la Chambre du peuple soutient certes l'harmonisation formelle du système boursier, mais l'initiative de l'UNES va trop loin aux yeux du camp bourgeois. Seuls le PS et les Verts l'ont soutenue.
Des réponses excessives
"Le texte pose les bonnes questions, mais les réponses sont excessives", a déclaré Fathi Derder (PLR/VD) au nom de la commission.
Quant au revenu minimal demandé, il revient à accorder aux étudiants une rente peu motivante, encline à endormir les cerveaux, selon le libéral-radical vaudois.
Le texte prévoit une harmonisation des bourses au niveau national et vise à accorder des aides "garantissant un niveau de vie minimal" pendant toute la durée d'une première formation tertiaire.
ats/gchi
Deux critiques des partis bourgeois
La majorité bourgeoise a critiqué deux points surtout: l'initiative prévoit le transfert des compétences en la matière des cantons vers la Confédération, un tabou absolu en particulier pour l'UDC.
D'autre part, elle entraînerait des surcoûts de 450 à 500 millions de francs par an.
"Etre pingre est irresponsable"
Lors des discussions entamées mardi, Jean Christophe Schwaab (PS/VD), membre du comité d'initiative, estimait qu'"être pingre en matière de formation dans un pays qui n'a pas de ressources naturelles est irresponsable".
"Personne ne doit renoncer aux études parce que le porte-monnaie de ses parents n'est pas bien garni", avait-t-il poursuivi.