Le ministre russe des Affaires étrangères a réagi vendredi aux décisions prises par le Conseil fédéral en réaction à l'annexion de la Crimée. Pour Sergueï Lavrov, la position de la Suisse est "contre-productive" et "la Russie la regrette".
C'est une décision "qui ignore la réalité, un choix dommageable pour la relation amicale qu'entretenaient jusqu'à maintenant la Russie et la Suisse", a précisé le ministre. Les mots sont durs et ce discours culpabilisateur est nouveau.
Le secteur militaire, point sensible
Jusqu'à présent - en cas de sanctions - Moscou s'était contenté de les ignorer, éventuellement de répliquer. Mais jamais encore le gouvernement russe n'avait exprimé de regrets.
La réaction est vive parce que Moscou ne s'attendait pas à ce que Berne sorte de sa position de neutralité, et ensuite parce que le Conseil fédéral s'en prend à un secteur emblématique - le secteur militaire - éminemment stratégique en ce moment en Russie.
Jenifer Knock/oang
Lire aussi: La Suisse condamne l'annexion de la Crimée sans sanctionner la Russie
Mesures suisses
Le Conseil fédéral a condamné mercredi l'annexion de la Crimée par la Russie.
Berne avait déjà annoncé diverses mesures: plus d'exportations de matériel de guerre vers la Russie, report des négociations pour un accord de libre-échange avec la Russie et suspension d'un programme de formation de militaires russes.
La Confédération veillera à ce que son territoire ne soit pas utilisé pour contourner les sanctions prises par les autres pays.
Les restrictions décidées par l’UE dans le cadre de l’accord Schengen s’appliqueront aussi en Suisse.