Après plusieurs mois d'enquête, la RTS a pu rencontrer un jeune Suisse de retour du djihad en Syrie. Témoignant anonymement, il dit regretter son engagement et l'aveuglement provoqué par son "endoctrinement".
Le jeune homme affirme qu'il est parti en Syrie pour défendre la population, mais qu'il n'a jamais songé à commettre un attentat-suicide. "A l'époque, c’était pour moi un djihad légitime, pour lutter contre le régime de Bachar qui utilisait des armes chimiques pour massacrer son peuple".
"Complètement endoctriné"
"Je me sens après coup complètement endoctriné", confie le jeune homme. "Sur le moment, ils m’ont dit qu'il fallait partir au combat en Syrie pour être un bon musulman. Maintenant, j'ai beaucoup de regrets car ici, en Suisse, tout le monde me disait de ne pas partir. J'avais 50 warnings et j'ai couru contre le mur". L'ex-djihadiste explique que c'est sur internet que l'endoctrinement s'est déroulé et non à la mosquée.
Sur place, le jeune homme parle des bruits de bombardements constants et de ceux qui "voulaient se faire péter" et étaient venus "exprès pour ça". Ces candidats à l'attentat-suicide "espéraient être le plus proche possible d'Allah et ne remettaient rien en question".
"Mois d'enfer"
Le doute a commencé "dès le début". Le Suisse a refusé de combattre, car "ce ne sont pas des bons musulmans qui combattent en Syrie. Les principes de l'Islam ne sont pas respectés".
"C’était des mois d’enfer. J’ai tellement de regrets", conclut le jeune homme.
François Ruchti/cab