Le parcours du djihadiste romand dont la RTS a livré vendredi le témoignage révèle le profil de ces jeunes partis mener la "guerre sainte" en Syrie avec al-Qaïda et grâce l'aide d'une filière franco-belge. Lire aussi: Un djihadiste suisse témoigne de ses "mois d'enfer" en Syrie
Converti à l'islam, le jeune homme a subi son endoctrinement sur internet, notamment sur Facebook, via un homme nommé Abou Al Hassan, un Français qui combat en Syrie. Pas de rencontres, mais des conversations par internet et par téléphone. Cet homme est une pièce maîtresse d'un vaste réseau franco-belge de recrutement de dizaines de djihadistes.
Passage par la Turquie
Le départ en Syrie semble facile, avec un vol depuis la France vers la Turquie, puis un trajet en bus jusqu'à la frontière syrienne. Une fois en Syrie, la formation, rudimentaire, dure un mois. Les nouvelles recrues sont ensuite envoyées au front.
Quitter le champ de bataille est plus compliqué. Souvent ces jeunes sont emprisonnés pendant des mois par leurs compagnons d'armes et menacés d’être exécutés, avant de pouvoir partir.
De retour en Suisse au bout de 3 mois, le djihadiste romand a été interrogé par les autorités suisses dès son retour et le Ministère public de la Confédération a ouvert une enquête pour "présomption de soutien et/ou de participation" à une "organisation terroriste".
François Ruchti/cab
Plusieurs dizaines de Suisses?
Selon les experts indépendants interrogés par la RTS, on estime que 30 à 50 Suisses sont allés ou sont encore en train de combattre en Syrie.
Les personnes converties à l'islam ne sont pas majoritaires. Le gros des combattants sont d’origine syrienne ou appartiennent à la seconde génération de jeunes des Balkans.
Selon le Service de renseignement de la Confédération (SRC), une quarantaine de voyageurs du jihad sont partis de Suisse pour diverses régions en guerre.
Quinze ont vraisemblablement mis le cap sur la Syrie, écrit le Département fédéral de la défense, contacté par l'ats.
Une lettre aux parents
Le djihadiste romand, avec lequel la RTS a été en contact durant plusieurs mois, avait averti ses parents de ses intentions dans une lettre visiblement écrite à plusieurs mains.
Un dernier contact téléphonique avait eu lieu avec sa famille quelques jours avant le passage en Syrie.