La Suisse doit revoir sa politique de la drogue afin de mieux réguler le marché. La Coordination politique des addictions (CPA) a présenté un programme ambitieux mardi à Zurich, sous la forme d'un paquet de mesures.
L'objectif prioritaire est de faire disparaître le marché noir et les dealers de rue. Pour y parvenir, une légalisation du cannabis devrait être mise en oeuvre.
Explosion du deal de rue
La coordination ne remet pas fondamentalement en question le modèle actuel des "quatre piliers" (prévention, thérapie, réduction des risques et répression), mais constate que trop d'argent est alloué à la répression.
"On a augmenté la répression sur le marché du cannabis, ce qui a transféré ce marché dans la rue. Et c'est pour ça qu'on a une explosion du deal de rue dans certaines villes, notamment en Suisse romande", explique Jean-Félix Savary, secrétaire général du Groupement romand d'études des addictions (GREA).
Il s'agit désormais de compléter une politique essentiellement sanitaire par un volet qui doit conduire - quand c'est possible - à un système réglementé du marché.
Rouven Gueissaz/oang
Pistes concrètes
Le modèle genevois, avec l'idée de clubs de vente de cannabis ouverts à des consommateurs enregistrés, est cité en exemple par la coordination.
Le cas de Winterthour, où le législatif a récemment voté en faveur d'une légalisation de la vente et de la consommation de cannabis sur une période donnée, est également mis en avant.
Autre piste: réglementer la production, faciliter l'accès aux thérapeutes et aux conseillers ou contrôler la vente par des monopoles étatiques.