"Il y a un degré de cruauté et de haine particulier en Syrie", selon le président du CICR
Syrie: un degré de haine particulier
Peter Maurer estime que le conflit syrien est particulièrement marqué par la haine des différentes parties, qui ont "zéro considération pour la population civile". Dans ce conflit, "toutes les parties font délibérément obstacle à l'action humanitaire", notamment à celle du CICR, dont il s'agit de la plus grande opération en cours.
Israël: le CICR "pas aimé, mais utile"
Après avoir fait polémique en critiquant Israël voici quelques mois, Peter Maurer admet savoir que le CICR est modérément apprécié en Israël. "Je pense que le gouvernement israélien ne nous aime pas", concède-t-il, mais "cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas utiles".
Il réaffirme de plus que "Jérusalem, le mur, les colonies de peuplement sont des éléments d'inquiétude" car contraire "au droit international humanitaire et aux Conventions de Genève", même si le CICR "comprend que pour Israël, ce sont des éléments de négociations".
Ukraine: des belligérants non identifiés
La situation en Ukraine constitue aussi un défi important pour le Comité international de la Croix-Rouge. Les milices armées, en particulier, sont sources d'inquiétudes. "L'identité des combattants est de plus en plus dissimulée, les responsabilités cachées", un constat qui ne se limite pas à ce conflit.
Président du CICR, un poste de prestige
Sur sa propre expérience, Peter Maurer admet qu'il occupe un poste de prestige, mais se dit bien plus intéressé par sa mission. Une mission qui, inévitablement, change un homme: "on ne peut pas rester indifférent à ce que l'on voit".
"Je dors quatre heures pas nuit", explique-t-il lorsque qu'il évoque son emploi du temps chargé. "Mais j'aime prendre le temps de faire du jogging tôt le matin, même si ce n'est pas toujours possible. A Bangui (République centrafricaine) ou à Djouba (Sud-Soudan), ce n'est pas recommandé", dit-il avec une pointe d'humour dans la voix.
Globalement, ses expériences l'amènent à vivre un certain "décalage" entre le monde et son pays d'origine, la Suisse: "quand je rentre de voyage, c'est presque obscène de voir le luxe à Zurich ou Genève, même si on ne peut pas le reprocher aux Suisses".
Boc/tyf/Darius Rochebin